F.E.A.R. aura brillé de 2005 à 2011, le temps de trois jeux et quelques extensions. Le sang de la série étant assez bouillant, mélangeant jeu de tir dans un environnement classique mâtiné de surnaturel. Une proposition originale, signée par un studio vétéran du genre qui ne fait pas que copier ses petits camarades. On doit à Monolith Productions les classiques que sont Blood ou l'excellent No One Lives Forever.
D’un premier coup d’oeil, rien ne distingue FEAR d’un autre FPS. C’est gris, il y a des armes, des méchants et des environnements urbains. Le joueur fait partie d’une unité d’élite chargé de retrouver Paxton Fettel, qui aurait pris le contrôle de soldats modifiés. Du très classique en somme, mais la petite touche d’originalité est l’apparition d’une fillette aux longs cheveux noirs à certains moments. Elle est redoutable, elle est dangereuse, et apparaît à sa guise. En suivant le scénario et en écoutant les enregistrements laissés, le joueur va prendre connaissance d’une histoire bien plus vaste.
A sa sortie, FEAR a été salué pour ses affrontements, l’IA du jeu étant particulièrement travaillée, sachant s’adapter à la situation. La possibilité d’utiliser des ralentis permettait de rendre les affrontements encore plus nerveux. Dix ans après, les qualités du jeu sont toujours là mais sans le même impact, les autres FPS ont pris la relève.
D’autant plus que les environnements traversés sont vus et revus, d’une grisaille urbaine mille fois vue. Le level design est assez classique, d’un point à l’autre en grande majorité, pour mieux utiliser les scripts. C’est l’inclusion du fantastique qui en apporte le sel, qui en brouille les repères. Ce sont à la fois des bouffées d’air frais, mais aussi d’angoisse. Le joueur est plus souvent spectateur, mais quand il devient acteur, c’est plutôt comme d’une proie, bousculant les conventions d'un genre où le héros avance habituellement comme un prédateur.
Le jeu a été testé sur PS3, la pire version possible, avec une mauvaise qualité visuelle et des temps de chargement assez pénibles. Il fait partie des premiers jeux de la console, et est à la peine sur cette console.
Mais si le jeu ne surprend plus pour sa partie FPS, il se conforme aux critères qu’on attend maintenant d’un tel représentant. Il est parfois trop classique et n’a plus la même originalité qu’à sa sortie, à part sur un domaine, où le jeu n’a que peu de concurrents, même maintenant : son atmosphère horrifique. La greffe prend bien et est progressivement amenée, pour créer une ambiance assez pesante. La curiosité du joueur sera récompensée, et tant pis pour les quelques rides du jeu.