F.E.A.R. 2 Project Origin est une suite décevante par rapport à la qualité du premier opus et de ses DLC. Si globalement le jeu bénéficie d’un rafraichissement graphique et d’une plus grande variété de décors (principal défaut de F.E.A.R. premier du nom), on perd énormément en termes de narration et de gameplay. En effet, j’ai trouvé les combats moins intéressants, moins intenses notamment du fait d’une intelligence artificielle classique, donc bête, traditionnelle des FPS moderne. Exit la sournoiserie des PNJ du premier opus qui pouvaient littéralement vous faire peur en plein combat tant ils étaient capables de vous surprendre. On appréciera tout de même la plus grande variété d’armes et la violence visuelle résultant des combats (corps démembrés, têtes explosées etc.) fidèle à l’ADN de la licence. Toujours côté gameplay, on retrouve une phase en mécha assez anecdotique car celle-ci s’avère trop courte et n’apporte rien sur le plan narratif. Le sprint est un aspect très frustrant et mal géré. Les développeurs ont implémenté une sorte d’inertie insupportable qui fait que lorsqu’on lance le sprint, votre personnage poursuivra sa course même en cas d’annulation ou de demi-tour. Absolument terrible comme mécanique de gameplay ! Idem que dans le premier opus, vous pouvez ralentir le temps dans les combats et récolter des objets cachés pour augmenter cette barre d’adrénaline. Soyons clairs, le pouvoir est toujours aussi fumé que dans le premier épisode.
Terminé en difficulté « difficile », F.E.AR. 2 n’est pas simple honnêtement. Si vous cherchez un peu de challenge, vous serez servis notamment à partir du dernier tiers du jeu. Les ennemis ont tendance à vous tuer en un coup : sniper, méchas etc. La variété des ennemis n’est pas exceptionnelle d’ailleurs, on retrouve les mêmes archétypes qu’auparavant. Rien de fou, ils auraient pu faire un effort. Côté narration, on incarne un soldat appartement à l’unité Delta Force quelques minutes avant les aventures du premier F.E.A.R. Notre objectif est de retrouver Geneviève Aristide, une dirigeante de l’Armacham Technology Corporation, à l’origine du projet Origin. A la différence du premier épisode, vous serez en permanence en communication avec divers soldats de votre escouade qui viendront vous prêter mains fortes à certains moments. L’histoire développée autour d’Alma est à mon sens tirée par les cheveux et ce n’est pas la fin du jeu qui viendra dire le contraire… Il n’y a plus le suspense et la tension horrifique du premier F.E.A.R., on voit clairement que les développeurs sont partis vers une composante plus « action » et c’est bien dommage. Disons que le premier tiers du jeu tente d’instaurer un environnement malsain et utilise les mécaniques d’horreur de F.E.A.R. premier du nom avec réussite puis après c’est de moins en moins fidèle avec l’identité de la licence. Je pense que c’est en partie lié à l’éditeur puisque le premier était édité chez Sierra Entertainment et le second chez Warner Bros Interactive, suivez mon regard… En fait F.E.A.R. a suivi la même trajectoire que Dead Space. Un premier épisode culte et terrifiant, un second en demi-teinte avec un mix entre horreur et action et un troisième épisode nul à chier enterrant définitivement la franchise : les joies du capitalisme.
Pour conclure, F.E.A.R. 2 Project Origin est loin d’être un mauvais jeu, c’est même un bon FPS à tendance horrifique doté de solides qualités grâce à une réalisation technique satisfaisante et qui, techniquement, n’a pas pris une ride même en 2024. Le titre de Monolith offre une aventure bien dosée en termes de longueur et de difficulté avec une histoire qui se laisse suivre impliquant des protagonistes nimbés de mystères. Si l’histoire m’a semblé moins captivante, j’ai apprécié retrouver le personnage iconique d’Alma et en apprendre plus sur cet univers fascinant. Dommage que la fin soit complètement grotesque, encore une fois, je ne peux malheureusement pas en dire davantage. F.E.A.R. 2 souffre principalement de la comparaison avec son aîné qui lui est supérieur en tout point : nervosité et tension des combats, ambiance unique et malsaine, OST marquante, sensation d’horreur objective, narration et histoire. Nonobstant, j’ai tout de même passé un bon moment et au prix dérisoire où il est possible de l’acquérir aujourd’hui, je vous le recommande.