Rien que pour m'avoir scotché à multiples reprises de trèèèèès longues minutes au sommet d'une colline, au fin fond de la jungle ou au beau milieu du désert juste pour admirer l'incroyable beauté du décor, je lui colle un 9.
Pour moi, Far Cry 2 est un jeu contemplatif, vivant, vibrant et qui dispose d'une ambiance unique : l'Afrique. Afrique qu'il retranscrit magnifiquement, que ce soit au niveau du level design, que de la bande son, en passant par le sentiment de solitude qui s'étreint du joueur lorsqu'il s'agit d'arpenter à pied, en voiture ou en bateau (les déplacements en deltaplane étant assez rares) ses vastes étendues baignées par le soleil ou la profondeur insondable de ses jungles.
Alors certes, certaines de ses lacunes sont rédhibitoires, qu'il s'agisse d'une IA ennemie primitive, d'un scénario sans vraie surprise, du respawn systématique de chaque ennemi à chaque poste avancé nettoyé, de la difficulté souvent mal dosée, de la répétition des missions, ce foutu palu qui force à se taper des allers retours vraiment chiants, etc.
Ces défauts, je suis le premier à les fustiger. Mais à mon gout, ils ne sont pas grand chose à côté de l'expérience de liberté proposée. Une liberté, me rétorqueront certains, qui ne sert pas à grand chose lorsqu'il n'y a quasiment rien à faire. Soit.
Ça dépend juste comment on envisage le jeu en lui-même. Si on le prend comme un FPS à torcher vite-fait à la Call of Duty, alors en effet, cette liberté d'action ne sert à rien. On peut toujours prendre son AK-47 et ses grenades pour défourailler comme un bourrin chaque village rencontré et ainsi, on boucle le solo en 8h montre en main. Parce qu'on peut passer à côté de tout dans Far Cry 2, on est libre.
En revanche, si on veut récupérer tous les diamants, les cassettes du Chacal (qui écoutées les unes après les autres forment en réalité un témoignage assez poignant et cynique concernant l'Afrique et son histoire moderne) et les armes, il faut y rester bien plus longtemps.
Personnellement, c'est en cherchant les mallettes lors de ma seconde partie que je me suis rendu compte que je prenais un plaisir dingue à déambuler à pied dans les petits sentiers, le plus souvent sans but, sinon la pure contemplation d'un soleil couchant ou d'une averse nocturne.
Sans cette ambiance si particulière, sans la richesse de son background, le lyrisme de ses décors et le réalisme assez poussé de son moteur graphique (faire sauter un convoi avec des EEI et voir le bord de chemin se transformer en brasier, ça vaut la peine...), ce serait un jeu sans aucune saveur, un simple COD like, les scripts incessants en moins.
Mais pour moi, il est bien plus que cela, c'est un voyage. C'est con, hein, mais depuis j'ai envie d'y aller, en Afrique...