Un groupe d'amis... un archipel paradisiaque... des trafiquants de drogue et d'esclaves... et une virée qui tourne au cauchemar. Voilà le cadre de Far Cry 3, dans lequel nous incarnons Jason, un otage qui parvient à échapper d'un camp d'esclavagistes et qui va chercher, dans un premier temps, à sauver ses amis. Son périple va ainsi l'amener à passer de jeune adulte normalement constitué à véritable réincarnation de John Rambo, pour lequel se remettre le poignet en place ou tuer un alligator à mains nues constitue une petite formalité.
Bon, j’ironise, mais on peut quasiment jouer John Rambo dans Far Cry 3. La difficulté n’est pas vraiment au rendez-vous (je me suis promené en jouant en Maître, en prenant un minimum de précaution et en privilégiant l’assassinat discret, de la même manière que ma première partie sur Dishonored), l’arsenal à disposition est vraiment surpuissant et un peu trop facile à obtenir (on ne porte que quatre armes, mais on peut équiper toutes celles qu’on a ramassé une fois dans un distributeur) et la résistance du héros est phénoménale, notamment à cause des remèdes bien trop puissants et sans contreparties, et à cause d’un arbre de compétences augmentant justement les barres de santé et diminuant les dégâts subis. Cela dit, cette résistance est contrebalancée par des ennemis réactifs, précis, et qui ne vous feront pas de cadeau.
Quoiqu’il en soit, j’ai vraiment été happé par l’histoire, par son ambiance générale, son dénouement et ses personnages. Certains sont un peu moins développés que d’autres (la palme du plus grand malade qui ait jamais existé dans un jeu vidéo revenant à Vaas, l’un des antagonistes) mais presque tous ont une once de folie. Le scénario est riche en sensations fortes (du railshooting en hélicoptère sur fond de Ride of the Valkyries !), en rebondissements, en grosses explosions, en hallucinations mystérieuses… il y a beaucoup de passages géniaux, parfois éprouvants. Je me suis senti impliqué. Pas au point de m’identifier au héros (il aurait fallu qu’il soit muet), mais au moins de suivre sa descente aux enfers… la bande son a aussi beaucoup apporté à l’immersion.
En ce qui concerne le gameplay, c’est non-linéaire et complètement ouvert, réellement, pas du « ouvert » à la Dead island. Libre à vous de partir explorer, chasser, de capturer les avant-postes ou d’alimenter les pylônes radio. Toutes ces activités (et d’autres, comme des courses de jetski ou des concours de tirs, que je n’ai pas faites par choix) vous permettront d’accumuler expérience, matériaux d’artisanat et matériel et d’éliminer la présence de patrouilles dans la région. A ce sujet, si vous cherchez à terminer le jeu à 100%, vous aurez de quoi vous occuper. Personnellement, je n’aime pas faire trente fois la même chose et j’ai préféré me concentrer sur l’histoire (en prenant tous les pylônes et les avant-postes quand même). La chasse et le reste, c’est sympa au début, mais ça devient vite barbant et ça nuit à l’immersion (l’artisanat par exemple : pour ramasser plus de 1000 dollars, il faut fabriquer un portefeuille en peau de chèvre ; pour plus de 2000 dollars, il faut de la peau de daim…).
Heureusement, dans l’ensemble, la prise d’avant-postes (et les différentes missions du scénario) sont intéressantes. Piéger un pont avec des mines, et guetter un véhicule pour couper l’alarme et nettoyer le camp pendant la diversion, c’est vraiment rigolo. Voir ses alliés débarquer et se payer la mine qui n’avait pas encore sauté, ça l’est encore plus. Mettre le feu à la jungle, accidentellement ou non, et voir une jeep s’arrêter juste devant l’incendie et se vider de ses passagers qui crient « au feu ! », ou, enfin, libérer un ours en cage dans un camp ennemi, c’est pas mal non plus.
Enfin, sans rire, le scénario principal est vraiment passionnant. Le contenu subsidiaire est parfois dispensable, mais pouvoir se déplacer librement, explorer un peu et s’installer ici et là pour préparer une embuscade est une véritable bouffée d’air frais. Enfin, les quelques QTE présents ne sont pas envahissants et sont bien utilisés.
Je n’avais pas joué au deuxième titre (pour diverses raisons, mais surtout parce que Crytek n’était plus aux commandes), seulement au premier, et je pense sincèrement que ce titre-là est le meilleur de la série, en tout point. Sauf peut-être pour les niveaux en intérieur, qui ne sont pas légion, mais ce n’était pas non plus la force de FarCry.
Au moins, y’a pas de dinosaures sur cette île.