Notez que je vous ai épargné dans mon titre les habituelles références plus ou moins subtiles à une certaine série... Ca, c'est dit. Alors, allons-y, Alonso!
Tout le monde le sait, depuis plus d'un an il est impossible de parler de jeu vidéo indépendant sans penser au célèbre Fez. Qui a daigné se pointer sur PC il y a quelques mois. Que je me suis donc empressé de ne pas acheter (puisque je savais que je l'obtiendrais dans un quelconque bundle, ahahah!). Et me voilà, après avoir investi 6 heures de mon temps pour arriver à la première fin (car j'imagine qu'il y a une "vraie" fin), à devoir exprimer mon opinion sur ce... truc. Me voilà, à ne pas oser dire que je me suis horriblement emmerdé devant l'un des OVLNI (objet vidéoludique non identifié, UGO en anglais) les plus vains et les plus prétentieux de ces dernières années.
Commençons par le commencement. Vous êtes un habitant d'un univers 2d qui apprend subitement à voyager dans une troisième dimension. Accompagné d'un cube faisant office de guide, vous partez maintenant en quête d'une mythique porte interstellaire...
Avant de cracher sauvagement mon fiel, je vais louer les nombreuses qualités de ce jeu. Question d'honnêteté.
Point de vue gameplay: c'est génial. Voyager dans une troisième dimension amène tout un tas de possibilités diverses et variées, et c'est facile à prendre en main. Rien que pour cela, ça vaut la peine de s'y essayer.
Graphiquement, c'est superbe. Déjà en simple 2d c'est joli, mais le passage à la troisième dimension sublime réellement l'univers de Fez.
Parlons audio. Bruitages corrects, musiques sympa. Si ces dernières manquent de punch, elles n'en sont pas pour autant dénuées d'identité et d'un certain charme désuet.
En fait, tout les ingrédients d'un bon jeu sont présents. Il y a plein de trucs à collecter, des énigmes à résoudre, des pnj à emmerder...
Tout y est. Sauf une chose, que j'ai reprochée récemment à Don't Look Back: le jeu.
En effet, si je devais définir en un mot Fez, ce serait sans hésiter par creux. Il ne se passe rien. Vous ne faites rien, si ce n'est avancer dans des niveaux, sans enjeu ni plaisir de la découverte, car finalement tout est semblable. Vous avancez, résolvez des énigmes, avancez, en espérant qu'il se passe quelque chose, que le jeu en vaut la chandelle, et... rien. Aucune sensation de puissance, aucun plaisir, rien à maitriser, rien à découvrir, si ce n'est des cubes, parfois jaunes, parfois noirs (pasque voyez, les noirs ils sont durs à avoir, en fait). Tout reste désespérément vide, c'est un peu comme visiter un superbe musée mais sans les oeuvres à l'intérieur. Et qu'on ne me parle pas de contemplatif ou de je ne sais quoi d'autre, c'est trop facile, et c'est faux. Fez nous donne l'impression qu'on fait quelque chose, sauf qu'on ne fait absolument rien, et qu'on reçoit des idées prétentieuses plus ou moins intéressantes à la figure régulièrement, histoire de se sentir intelligent, d'avoir l'impression de contempler quelque chose de transgressif, révolutionnaire et anticonformiste.
Maintenant, peut-être que je me trompe. Peut-être qu'il y a une valeur cachée dans Fez que je n'ai pas perçue. Peut-être s'agit-il réellement d'une révolution totale, ou que sais-je encore. Toujours est-il qu'un jeu se doit d'avoir une valeur ludique, et doit récompenser le joueur autrement qu'en lui donnant des cubes. J'irais même jusqu'à dire que l'art, mot que je n'aime pas beaucoup mais soit, se doit d'apporter quelque chose, de récompenser celui qui s'y intéresse.
Ca n'a pas été mon cas avec Fez, et même si tous les autres aspects du soft sont fabuleux, s'il manque l'essentiel, je ne peux décemment le recommander.
Testez-le une grosse demi-heure pour délirer sur le gameplay et les graphismes, mais il n'y a pas de réel intérêt à aller plus loin.