On m'a beaucoup conseillé ce jeu, décrit comme une aventure palpitante dans un univers enchanteur, avec des musiques géniales. Et je dois dire que je suis assez d'accord, avec quelques réserves néanmoins.
Et oui, les deux premiers CD passent à une vitesse folle, tant l'aventure est passionnante. On parcourt un monde relativement vaste, et des villes au design génial, tout en enchaînant les combats marquants et cinématiques somptueuses. Les musiques réussissent à elles seules à rendre certaines scènes passionnantes (le moment "you're not alone", miam quoi), alors que le système de combat montre d'heures en heures ses limites flagrantes.
Pourtant, le CD 3 m'a beaucoup moins intéressé. Le scénario s'enfonce dans le paranormal et la philosophie de comptoir, et j'ai beaucoup regretté l'innocence des premiers CD. Le jeu rompt aussi avec son schéma très efficace explo-ville-donjon-boss, pour favoriser grandement les phases de donjons et les boss. Dommage.
Mais ce qui a fait que j'ai adoré le jeu, c'est une idée toute simple, dont beaucoup de joueurs se fichent sûrement : l'alternance des personnages. Il n'y a pas un seul groupe de héros, mais deux ou trois, qui se rejoignent et se réorganisent continuellement. Idée géniale pour deux raisons : ça force le joueur à jouer avec tous les persos, et à varier ses stratégies de combat, et ça permet d'alterner entre plusieurs ambiances différentes, en terme de décors ou même de dialogues. Le problème du CD3, c'est justement cette réunification qui rend trop de personnages inutiles, et qui tend à favoriser une équipe type immuable.
Mais le défaut qui me gêne vraiment dans ce jeu, ce sont les personnages. Outre le design ridicule de certains (Kweena quoi), je leur reproche surtout leur naïveté, voire leur personnalité dotée d'une seule facette. Steiner restera toujours, et uniquement, le chevalier un peu bouffon qui ne pense qu'à sauver la princesse, Tarask ne parlera que pour évoquer son honneur et le côté déshonorant de l'entraide, etc. A la limite, le personnage de Bibi me semble mieux construit, mais j'ai trouvé son scénario un peu bateau finalement, avec une morale pseudo-philosophique ratée. Certains semblent aussi avoir été ajoutés au jeu en dernière minute, sont peu importants pour le scénario et s'impliquent peu dans les discussions (Kweena, Tarask et Eiko quoi). Vraiment dommage, parce que sinon, que ce soit pour ses ennemis ou ses paysages, le jeu faisait un sans faute en terme de bon goût.
Mais plus que des mots, Final Fantasy IX, c'est une expérience. C'est une épopée longue, mais passionnante, c'est un enchantement de (presque) tous les instants, c'est un jeu avec une âme. Et malgré ses défauts, et bien j'ai vraiment passé énormément de bon temps dessus.