Final Fantasy IX par Joro Andrianasolo
En son temps, beaucoup se sont enthousiasmés devant cet ultime Final Fantasy de la Playstation.
Pour moi, ça a été un peu la douche froide. Autant le dire tout de suite, je n'aime pas le design super déformé de cet épisode. Si le jeu avait été en 2D, ça aurait pu passer, là j'ai pas mal décroché direct.
Le héros avec ses airs de Sangoku foireux (qu'on ne vienne pas me dire que la queue est un hasard) est particulièrement raté. Et si son caractère jovial et espiègle tranche beaucoup avec celui de Cloud, Squall ... il m'a beaucoup empêché de prendre le personnage au sérieux. Dans l'ensemble, c'est presque tout le casting de héros que j'ai trouvé à jeter, exception faites de la classieuse Beatrix (Beate en VF, bonjour la traduction moisie) qu'on ne peut hélas contrôler que pendant une période de jeu très courte. L'autre exception c'est Tarask, dont les piques sarcastiques viennent contrebalancer la relative "naïveté" des autres (ça passe pour Vivi/Bibi, qui est un enfant, pas trop pour le reste). Steiner, je préfère même pas en parler, sa bêtise n'a d'égale que la laideur de son design, Kweena bonjour le personnage mascotte hideux, je zappe la jolie princesse et Eiko. Ne reste que Freya dont l'histoire tourmentée a presque réussi à me toucher.
Le bad guy de service Kuja est totalement anecdotique en comparaison de certains de ses prédécesseurs. Et je retrouve en lui une certaine redondance par rapport à Sephiroth (le gars qui pète un câble en découvrant ses origines). La dernière partie où l'on révèle les origines réelles de Kuja & Zidane/Djidane m'a assez peu intéressé, à ce stade, je ne cherchais plus qu'à en voir le bout. Cependant, le dernier donjon comporte des décors sublimes, très oniriques. Le combat "symbolique" final m'a un peu déçu aussi, bien qu'il renvoie au thème général du jeu (la vie et la mort), j'ai limite envie de dire qu'on aurait pu s'en passer.
Le système de combat est bon, bien plus pratique que celui de l'épisode précédent, le retour des MP et des compétences individuelles pour chaque personnage est une bénédiction mais le reproche que je lui ferais serait qu'il n'apporte pas grand chose par rapport à l'ensemble de la série Final Fantasy. Il table trop sur une logique: "on reprend ce qu'on a fait de bien par le passé".
J'ai sans doute l'air très sévère, mais il reste tout de même beaucoup de choses que j'ai aimé dans cet épisode. En premier, les musiques: Uematsu a vraiment fait du très bon boulot. Les thèmes marquants sont nombreux (la carte du monde, ou encore "The Place I'll Return to Someday") et même la chanson-finale "Melodies of Life" est une vraie réussite.
Les quêtes annexes sont du niveau de celles des précédents: laborieuses mais souvent passionnantes et chaque récompense obtenue était largement à la hauteur des efforts à fournir pour réussir chaque quête: je citerais entre autres la quête des Chocobo et la mog-poste. On en avait pour son argent. Idem pour les boss optionnels, Ozma/Gaia c'était du vrai gros challenge, reposant en bonne partie sur la chance.
Les affrontements avec et contre les chimères durant les cinématiques sont véritablement grandioses (c'est d'ailleurs je crois la première fois qu'on voit les invocations hors phase de jeu). Ce genre de scènes épiques font partie de ce que j'ai toujours adoré chez FF et même dans les J-RPG en général.
Et malgré tout ça, je le trouve bien en dessous des 3 épisodes qui l'ont précédé. C'est en partie parce que je ne suis pas fan des univers médiévaux-fantastiques (même si sur la fin, on se rapproche très légèrement de l'imagerie futuriste) et que je n'ai pas aimé la plupart des personnages jouables. Plus généralement, je n'aime pas ce désir absolu de faire un "retour aux sources", pour moi l'ambiance plus moderne des épisodes VII et VIII (et même dans une certaine mesure, on trouvait déjà ça dans FF VI, avec les magitek, la technologie de l'empire) était bien plus intéressante.