Le Final Fantasy le plus Final Fantasy-esque

Graphismes :

Comme beaucoup de jeux à l'époque les décors sont pré-calculés, ce qui offre un intemporel et superbe rendu de peinture (moi qui joue sur PSP, autant dire qu'avec le petit écran et la résolution proche du natif, ça envoie).

Les personnages eux, sont en 3D, et pour de la PS1 vraiment bien foutus.

Le design général est tout bonnement magnifique.



Gameplay :

Structure à l'ancienne : villes, donjons, worldmap, combat au tour par tour...

Les combats sont plutôt rapide mais le gameplay en combat est trop passif et pas assez interactif, comme la majorité des RPG au tour par tour. Le système de transe (lorsque la barre spéciale est remplie) est vraiment foireux dans le sens où il s'enclenche dès qu'un personnage a subi beaucoup de dégâts, et que cela arrive souvent contre des petits ennemis ET à la toute fin des combats. Le personnage se "transforme" mais on ne peut pas utiliser sa force car le combat se termine avant, et la barre repart à zero. De toute manière la puissance est décuplée de manière assez craquée donc bon...

La gestion des compétences est en revanche, plus active; Chaque pièce d'équipement permet d'apprendre certaines compétences lorsqu'elle est portée au combat. La collecte de l'équipement et l'évolution des personnages n'en est que plus dynamique.

J'estime cependant qu'il y a un manque de compétences actives vraiment utiles, surtout au début du jeu. Du coup, moi qui avait une équipe de guerriers, et bah dans 90% c'était l'attaque simple que j'employais pour passer à l'action. Quelque peu ennuyant.

Autrement il y a aussi un jeu de cartes secondaire, mais je le trouve trop aléatoire pour être prenant (rage de perdre des cartes).



Bande-son :

Comme il n'y a pas de doublage, c'est à la musique de faire tout le travail; Et le moins que je puisse dire c'est que c'est effectué avec brio grâce à de magnifiques thèmes dans l'esprit médiéval et émotionnel. Tour à tour motivante, angoissante, envoûtante, joviale, la qualité est toujours là.

Je pense que ça doit être la bande-son musicale que je préfère tous jeux confondus, pour dire.



Scénario :

Globalement on a droit à une très belle aventure. Je préfère quand même nettement le début, beaucoup plus terre à terre et médiéval. Mais hélas beaucoup de RPG japonais prennent des envols cosmiques et pseudo-philosophiques (à la limite du délire) à l'approche de leur fin, alors qu'ils n'ont vraiment pas besoin de ça.

Une des choses que j'apprécie et qui est assez bien développée dans FFIX, c'est ce rassemblement de personnages dont l'existence est dominée par une valeur bien différente :

- Djidane, la solidarité : "A-ton besoin d'une raison pour aider quelqu'un?"

- Dagua, la pureté : "On m'appelle "Princesse" mais je veux rester moi-même..."

- Bibi, la tristesse : "Vivre, c'est prouver qu'on vit?"

- Steiner, le dilemme : "Est-ce vivre de consacrer sa vie à autrui? Qui m'apportera la réponse...?"

- Eiko, la solitude : "J'ai un sourire triste ? Euh oui..."

- Kweena, la gourmandise : "Je vais ce que j'veux. Ça te dérange?"

- Freyja, le désespoir : "Être oublié est pire que la mort."

- Tarask, l'orgueil : "La seule chose sûre c'est qu'on ne peut être sûr de rien." (Même si en VF c'est bizarrement "Mon désir ? Mes capacités ? Veux-tu que je te les montre à l'instant ?").



Durée de vie :

FF IX est assez balèze, il m'a fallu cette fois environ 44 heures pour le finir sans trop traîner. Et pourtant c'est sans compter les heures "perdues" (environ 4 heures) à cause de ma légendaire négligence et de ma précipitation de gamin qui ont fait que je ne sauvegardais quasiment jamais car ça prenais trop de temps : résultat beaucoup de game-over que j'ai senti passer.

Cette fois je n'ai pas fait la quête des chocobos en intégralité, c'est quand même bien gonflant sur la durée.



Fun, feeling :

Final Fantasy IX est avant tout un jeu au potentiel énorme grâce à son idée de base et aux artistes qui s'occupe de la mettre en oeuvre.

Une grande partie de ce potentiel a été sublimé : L'OST est magnifique, l'ambiance medieval-fantasy est excellente, le design est beau et chaleureux, la structure est bien foutue.

Hélas, d'autres parties sont sous-exploitées ou même relativement gâchées. Au niveau du gameplay, le système de combat fonctionne bien, mais est trop rudimentaire pour être satisfaisant sur la durée. De plus le système de transe est totalement foireux et mal pensé. Finalement en terme de jeu pur, FF IX n'est pas très intéressant...

Sinon l'aventure évolue beaucoup et personnellement je trouve que c'est dans le mauvais sens. Plus ça avance et plus on perd cette ambiance magique et attachante qui fait la force du jeu. La tournure des évènements à l'approche de la fin en devient même ridicule imo. Les développeurs ont voulu en faire trop en partant dans un délire beaucoup moins terre-à-terre que le reste de l'aventure, et cela sied très mal à l'expérience dans sa globalité.

Mais bon ne vous y méprenez pas, même si ces défauts sont notables, ils ne font pas le poids face à la puissance démesurée des points forts de ce jeu. Je plains ceux qui restent insensibles aux charmes de l'ambiance de ce titre.




Les plus et les moins...

[+ + +] L'OST grandiose
[+ + +] L'ambiance medieval-fantasy délectable
[+ +] Une aventure magnifique qui dure et qui évolue
[+] Des personnages variés et hauts en couleurs
[+] Le gameplay à l'ancienne...

[- -] ... un peu trop à l'ancienne
[- -] La tournure du dernier quart du jeu
[-] Système de transe ingérable
[-] Trop facile les deux derniers CD