Le néant.
Par où commencer ? C'est toujours la question quand on réalise qu'on veut parler de tous les aspects du jeu et qu'aucun n'est réussi. Ah si ! La musique est cool ! Certains thèmes sont même...
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le 1 oct. 2015
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Dans le monde d'Orience, quatre nations, Rubrum, Milites, Lorica et Concordia se font face. En l'an 842, un maréchal de l'empire Milites prend le pouvoir et décide d'attaquer les autres nations violant la paix établie précédemment. Affaibli par la neutralisation de leur cristal, Rubrum manque de trépasser lorsqu'interviennent les aspirants de la classe zéro. Un groupe d'étudiant d'élite chargé de défendre leur cristal et de gagner une guerre dont ils ne sont que les pantins.
Difficile de parler d'un jeu tel que Final Fantasy Type-0. Il faut savoir que ce jeu est probablement un jeu qui a hanté mes pensées pendant au moins 4 ans. Quand Final Fantasy XIII sort en 2009 après deux ans d'attente face à un Final Fantasy XII qui m'avait laissée mitigée, j'étais particulièrement enthousiaste. J'attendais le XIII versus avec beaucoup d'impatience et je savais qu'il y avait peu de chance que FF Type-0, Agito XIII de son vrai nom sorte un jour dans nos contrées.
FF XIII se releva rapidement être une déception. Ses couloirs, ses personnages peu attachants, son histoire à gros potentiel, mais souvent obscure et très mal traitée eu vite fais de me donner envie d'arrêter ce que je considérais rapidement comme le FF le plus raté de la décennie. La suite ne m'a pas réellement donné tort. Les années passèrent et FF XIII versus fut éternellement repoussé et finalement annulé pour finalement devenir le FFXV que nous connaissons. Que restait-il ? FF XIII-2 et Lightning Returns. Le premier m'indifférant complètement alors que le second était plein de potentiel, mais avec un système de jeu auquel je n'adhérais pas. À côté de ça, toujours aucune nouvelle de FF Type-0 si ce n'était cette magnifique cinématique du début du jeu qui circulait sur le net et donnait vraiment envie d'y jouer. Le peu qu'on savait du jeu n'était pas sans rappeler FF VIII avec cette bande d'étudiants pris dans un conflit dont ils essaient de se sortir tant bien que mal. Ça promettait.
Forte de l'envie d'y jouer, je réussis à découvrir un site en anglais ou une team espagnole s’était donné pour objectif de traduire le jeu en anglais et de le mettre à disposition de n'importe quel joueur ayant une PSP piratée. Je décidais de tenter le coup et j'eus rapidement le jeu de mes envies entre les mains. Pourtant, je n'allais pas plus loin que l'introduction. L'écran très petit fut la principale raison. Il était - selon moi- assez compliqué de suivre les dialogues des personnages et de Kupo sur un écran de cette taille et de rester concentré sur le combat. En particulier lorsque ce n'est pas votre langue maternelle. Résultat des courses, je délaissais ce jeu prometteur et le mis de côté. Quel ne fut donc pas mon plaisir lorsque j'appris qu'il était prévu en 2015 sur PS4. Une fois le jeu en main, les six premiers chapitres furent un vrai plaisir à jouer.
Le jeu date de 2011 et je dirais que le portage sur PS4 est correct. On a vu mieux, mais honnêtement les cinématiques sont superbes et le jeu ne démérite pas. On regrettera par contre les villes qui, elles, non seulement se ressemblent toutes, mais sont en plus très mal travaillées. Il y a "peu" à faire dedans et on n’a vraiment pas envie de les visiter. De même, les quêtes secondaires ne sont pas passionnantes et j'admets avoir vite fait le strict minimum à ce niveau-là.
La narration est assez originale. J'aime beaucoup le parti pris du "documentaire", j'entends par ici que chaque chapitre et chaque début de mission sont présentés avec une voix extérieure et des images accompagnées d'une "pellicule" qui leur donne un air d'archive comme si on regardait un vieux documentaire en datant de la WWII. Ça contribue à nous mettre dans l'ambiance et donner envie d'en savoir plus sur ce conflit. C'est probablement là que le bât blesse, le jeu avance, ouvre des portes, nous laisse face à nos interrogations sans jamais y répondre. De plus, les phases de "temps libre" entre chaque mission cassent le rythme du jeu. L'école est sympathique, mais on en a vite fait le tour. De plus ses phases de temps mort ne permettent pas plus que ça de découvrir tout ce qu'on voudrait savoir. Au final, qui est vraiment Aria, notre ancienne auxiliaire tuée dans le chapitre 5 dont on découvre la personnalité un peu par hasard ? Elle nous hurle de fuir avant d'être massacré pour être retrouvé vivante dans le chapitre 8 l'espace de quelques secondes face à notre ennemi qui n'en est pas vraiment. Que voulait vraiment le Dr Aracia et que devient-elle après la fin du jeu ? Sans parler du chancelier de Rubrum dont on n'entend plus parler passé un certain stade et qui est tout simplement porté disparu ? Je ne vais pas faire une liste détaillée des questions qui m'ont taraudées à la fin du jeu. Il y en a pléthore, mais FF souffre du défaut dont les Final Fantasy semble souffrir depuis FF XIII, le scénario est peut-être clair pour les scénaristes, mais ne l'est pas spécialement pour les joueurs. Je n'ai pas besoin qu'on me prenne par la main pour tout m'expliquer, mais j'estime qu'un jeu et à plus forte raison la mythologie du monde dans lequel le joueur évolue doit être assez claire et compréhensible pour qu'on ne se dise pas "WTF" toutes les dix minutes.
L'équipe, quant à elle, est assez diversifiée. On débarque avec douze personnages de la classe 0 dont chacun porte un nom de carte, probablement une allusion "subtile" à leur condition de pions dans cette guerre, auxquels s'ajoute Machina et Rem, personnages inutiles au possible. S'ajouteront encore deux personnages dans les derniers chapitres dont j'ai oublié les noms. Le premier remplace un peu Kurasame après sa mort et le second n'est utilisable que comme auxiliaire dans les missions secondaires ce qui est inutile vu qu'il apparaît au dernier chapitre. Si l'idée est bonne au départ, elle s'avère vite à double tranchant. La team est trop grande pour donner le temps au scénario de s'occuper de tout le monde. Rem et Machina arrivent comme un cheveu dans la soupe. Rem pourrait être sympathique si elle était mieux traitée, mais elle n'est destinée qu'à être le stimulus de Machina pour que celui-ci initie action stupide sur action stupide. Leur présence dans le jeu n'a pas un réel impact. Selon moi leur partie de l'histoire aurait largement pu être effacée sans que le jeu perde de sa superbe.
Si le système de combat est dynamique et offre toutes sortes de possibilités grâce aux différentes classes des personnages, il est parfois mal calibré. Je pense en particulier à Jack et l'obligation de ranger son sabre entre chaque coup si on ne veut pas subir sa lenteur, ou encore, à Deuce dont l'utilisation est hasardeuse, mais qui fait un très bon support lors des combats.On regrette que les développeurs ne nous laissent pas nous même choisir nos touches et que la caméra soit aussi dégueulasse. Je crois qu'il n'y a pas d'autres mots, elle gâche souvent le plaisir des combats en nous mettant dans des angles morts sans possibilité de voir correctement l'ennemi. Le système de ciblage est d'ailleurs monstrueux puisque presque inexistant. Je ne m'étendrais pas sur les invocations, qui sont très belles, mais fort peu utiles. Autre point noir des combats, le système d'objet est casse-pied et je ne comprends pas qui s'est dit "ne mettons pas de pause automatique quand le joueur va dans le menu pour prendre un objet et laissons le combat se dérouler comme si de rien n'était". Alors certes, c'est réaliste, mais surtout vraiment chiant.
Le jeu se laisse donc jouer, mais passé la moitié du jeu, on devient vraiment agacé par le flou scénaristique. Si je devais retenir les deux points forts du jeu, ça serait une BO simple, mais tout simplement extraordinaire. Je ne me rappelle pas d'un seul thème m'ayant déçue et la musique est vraiment somptueuse, digne de figurer au palmarès des plus belles de la série. La fin m'a également particulièrement touchée. Il faut savoir que j'ai trouvé le boss de fin particulièrement pénible. Pourtant ça commençait bien. On pense avoir gagné, lors d'un combat particulièrement facile au demeurant et voilà qu'on revient à l'école pour voir quasi l'ensemble de la population massacrée et un vrai bain de sang. Transporté pour affronté Cid, on se retrouve sans Rem, ni Machina (qui ne nous manque pas) et tenu d'affronter une ribambelle d'épreuves casse-pieds pour finalement atteindre le boss contre lequel on ne PEUT PAS perdre. Avant ça, on a droit à un choix entre deux réponses dont une nous met automatiquement game-over (ô joie...). Machina et Rem "meurent" avant qu'on affronte le boss, on a droit à un petit passage énigmatique du Dr Aracia et une fois le boss battu, on assiste, je crois, à la plus belle scène du jeu.
Ce qui est triste dans cette fin, c'est qu'elle contient tout ce qu'aurait dû contenir le jeu, en même pas 15 minutes, à travers un rêve d'Ace, elle nous montre les personnages tel qu'on aurait aimé les connaître. Leurs qualités, leurs défauts, leurs relations entre eux, le tout avec une justesse et une simplicité qui fait souvent défaut au jeu. Ace se réveille, nous avec lui, nous voilà dans l'amphi zéro totalement détruit. Ils sont de retour à l'école (par un procédé qui nous est inconnu), blessés, mais n'ayant pas l'air si mal en point que ça. Probablement seuls, ils sont persuadés qu'ils vont mourir et personne ne semble pouvoir leur porter secours. S'ensuit une très belle scène de dialogue entre eux. Cut, musique de fin et ils sont découvert par Machina et Rem (vivants et indemnes, ne me demandez pas pourquoi ...) ,morts, se tenant les mains, leurs armes plantées derrière eux avec le drapeau de Rubrum, signe de leur loyauté et sacrifice pour une nation qui les voyait comme des parias et finira par les oublier.
Comme je l'ai dit, je trouve la fin superbe, elle est triste, tragique, touchante. Mon seul problème, c'est Rem et Machina, leur histoire est totalement incohérente et si on comprend que Rem soit triste pour ses camarades, on ne comprend pas la réaction de Machina qui passe la moitié du jeu à leur cracher dessus et les détester. Pareil pour l'épilogue qui t'explique que les quatre nations d'Orience disparaissent pour devenir une seule nation gouvernée par ce charmant Machina. Juste, pourquoi ?
Alors pourquoi 5.5 ? Parce que je n'arrive pas à me décider. J'ai aimé ce jeu pour son background, son univers. Son histoire souvent très cruelle (le cristal qui enlève de la mémoire des vivants l'existence des morts, Kurasame et son passé) et pourtant tellement laissée de côté, parfois ses personnages, les possibilités qu'il offrait, sa musique sublime et sa fin touchante. Par contre, j'ai détesté sa caméra, ses choix illogiques, l'absence de réponse à nos questions et de cohérence par rapport à ce que FF XIII avait déjà essayé d'établir. D'un autre côté, je n'oublie pas que Type-0 est, hélas, comme FF XV le produit d'une erreur. Le jeu bâtard d'une trilogie avortée dont les concepteurs ont essayé de faire quelque chose quand ils ont su que leur projet ne verrait pas le jour. Quel était le vrai jeu qui devait sortir? Qu'aurait donné la trilogie Fabula Nova Cristallis : Final Fantasy XIII si elle était réellement sortie dans son intégralité ? Personne ne le saura jamais, mais on peut espérer qu'elle aurait au moins pu apporter les réponses aux questions qu'on ne manque pas de se poser. J'apprends aujourd'hui qu'un autre jeu, appelé pour le moment provisoirement "Type-1", devrait sortir, suite ou séquel de Type-0, je ne peux pas m'empêcher d'espérer une suite digne de ce nom corrigeant les erreurs du premier jeu tout en me disant qu'il vaudrait peut-être mieux laisser l'oiseau vermillon là où il est, dans les sphères de l'oubli. On lui a fait assez de mal comme ça.
Je vous laisse avec la vidéo en question, à chacun de se faire sa propre opinion.
https://www.youtube.com/watch?v=wR4VGmzIld0
Créée
le 6 janv. 2017
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