Je ne saurais jamais pourquoi je n'ai jamais fini FF VI avant juillet 2016. J'étais pourtant un fan absolu de Chrono Trigger et j'ai grandis avec les Final Fantasy. Je me souviens même avoir commencé une partie vers 2008, et je n'avais pas dépassé le tiers du jeu.
Je me demande bien pourquoi, car la première partie du jeu est d'une maîtrise rarement égalé. Durant une bonne dizaine d'heures, le jeu possède un rythme parfait et succède d'excellentes séquences(je reviendrais sur ça dans un paragraphe "spoiler"). Même si dans quasi tout les FF la première moitié est de loin la plus réussie, c'est vraiment flagrant dans celui-ci, on ne s'ennuie pas une seconde.
D'ailleurs, avec le recul il faut avouer que la seconde moitié est loin d'être ridicule, les quêtes annexes étant intéressante.
Au niveau de l'écriture c'est plutôt impressionnant pour un jeu Super Nes. Chacun des onze personnage principaux (oui onze, c'est énorme, et il y'en a trois que je n'ai su débloquer) à son propre passé et ses propres tics qui le rendent attachants. Bien sûr, certain personnage restent plus intéressants et importants que les autres, tels Terra ou Locke, mais globalement c'est bien équilibré. Par contre, on peut déplorer le manque de relation développé dans le groupe, à par Locke-Celes. Même la relation des deux frères est au final un peu expédié. Il est également dommage que le scénario soit à certain moment trop prévisible, le pire étant la scène cliché ou les gentils indique le chemin aux méchants avant de se faire doubler. Et l'habituelle scène ou le grand méchant se fait trahir par son bras droit, aucune surprise. Mais comme je l'ai dit avant, pour un jeu sortit il y a plus de vingt ans le travail fait à ce niveau la reste très impressionnant pour l'époque. Et il faut avouer que Kefka est un méchant qui a une certaine classe, et dès le début.
J'ai adoré la scène du train fantôme, très poignante, ainsi que la scène du suicide de Celes. Mais comme beaucoup, LE passage qui m'a choqué par sa perfection est celui de l'Opéra. Juste du génie, que ce soit la mise en scène ou l'OST.
OST qui est d'ailleurs magnifique, du grand Uematsu. Je ne m'attarderais pas sur ce point car elle fait l'unanimité. Il était pour moi impossible de faire mieux vu le processeur sonore de la console.
Au niveau du gameplay, on a affaire à un FF et même un J-RPG classique. La particularité de ce FF est que chacun des onze héros possède des compétences propres et que l'utilisation de certaines donnent lieu à de sympathiques mini-jeu, tels une manipulation ou une roue de casino. Selon moi, le jeu a une difficulté très bien dosé. Le jeu est assez difficile pour garder l'attention du joueur, mais reste accessible pour éviter de perdre tout plaisir ou devoir perdre trop de temps à faire du level up. Malheureusement, il y a deux donjons ou la difficulté monte d'un seul coup et sans raison. Par exemple, je vous déconseille d'essayer d'affronter le boss final avant le niveau 50, alors que sans level up, vous risquez de ne même pas atteindre le niveau 40. Ces deux passages ou les développeurs ont mal réglé le niveau des adversaires est dommage mais ne gâche pas trop le plaisir, je n'ai du passer que cinq heures à entraîner mes personnages sur une trentaine.
Au niveau de la réalisation, on est devant de la très belle 16-bit. Même si certains environnements sont un deça en dessous du reste, globalement les cartes sont très réussis. Le jeu est également assez généreux au niveau des effets que peut supporter la console, comme le Mode-7. Mention spéciale au design des monstres et des boss, très souvent effrayants et mis en valeurs avec de sublimes sprites.
Au final, je ne sais pas si Final Fantasy VI est supérieur à Chrono Trigger, car ce sont deux jeux très différents. FF VI est beaucoup plus riche, que ce soit dans ses personnages ou ses quêtes annexes, mais propose une aventure moins originale et rythmé que CT. Mais de toute manière, FF VI est bel et bien un monument du J-RPG.