Depuis sa sortie en 1997, beaucoup a été dit sur le titre qui a fait connaître et qui a popularisé le Role Playing Game (RPG) en Europe. Rappelons à ce titre que Final Fantasy VII fut le premier opus de la série à sortir sur le vieux continent, les précédents épisodes restant confinés aux territoires asiatiques et états-uniens. Alors oui, FF7 est un bon titre, un grand titre, fier représentant de l'âge d'or de la PlayStation, première du nom.
FF7, c'est pour commencer une mythique introduction, quelques notes dont la mélodie traine encore dans ma tête. Je revois les étoiles, les petites particules vertes ouvrant sur le visage de celle que l'on ne connaissait pas encore sous le nom d'Aerith, puis cette prise de distance, magistrale, ouvrant notre horizon sur l'un des lieux centraux de notre épopée : la Ville maudite de Midgar.
Car FF7, c'est également des lieux mythiques à explorer. Le premier d'entre eux est cette ville cyber-punk, Midgar, partagée entre des bidon-villes peuplés par les plus pauvres et surplombés par les quartiers plus huppés, bénéficiant eux de la lumière du soleil. Entourée par les réacteurs de la Shinra, puisant au plus profond de la Terre une énergie bien mystérieuse, Midgar est le berceau des sujets sociaux, environnementaux et mystiques qui seront développés dans le titre de SquareSoft (et oui, à l'époque, il y avait encore de la concurrence entre les deux géants du RPG, aujourd'hui regroupés dans la World Company).
Final Fantasy 7 reste également dans les mémoires de nombreux joueurs pour le charisme des personnages qui avaient été créés pour l'occasion. Au premier rang d'entre eux, le bad guy de l'histoire, le poseur gothique Sephiroth, dont le pseudo a depuis été largement pillé par les gamers et autres geeks de la planète Internet. Depuis, la qualité de ce personnage a été un peu usée, mais sa notoriété reste indiscutablement attachée à l'identité de ce RPG. Les autres personnages ne font pas de figuration : l'héroïque Cloud (ou Clad en Europe, car c'est bien connu, en Europe on change les noms pour apporter une vraie plus-value à la localisation du titre, et Clad, c'est bien mieux que Cloud ...), la frêle Aerith, la dynamique Tifa, Barrett le baraqué de service, le ténébreux Vincent, le traditionnel Cid ou encore Youffie la soûlante, qui ne trouvera rien de mieux à faire, en tant que personnage bonus du titre, de vous dépouiller de vos matérias pour mieux vous les rendre en ruinant la configuration de vos personnages. Mythique ! N'oublions pas le chient-loup-démon rouge presqu'homme Red XIII (traduit littéralement dans la version française par Rouge 13) qui a inspiré le pseudo de votre serviteur.
Le gameplay du titre était particulièrement bien huilé et accessible au plus grand nombre. Le système de combat, inspiré les précédents opus, reprenait le concept de l'Active Time Battle qui avait fait ses preuves. Au surplus, la customisation des personnages, grâce aux armes et matérias, était relativement simple à assimiler mais permettait également des choix tactiques appréciables.
Ce système servait une histoire particulièrement immersive, aux thèmes fédérateurs, parfois naïfs, souvent touchant (la sauvegarde de la planète, l'exploitation des énergies, la "rivière de la vie"), servie par des décors - à l'époque - plutôt soignée et une mise en scène innovante. La musique, pas parfaite (il y a eu des Final Fantasy plus inspirés) a bien marqué les esprits. Le thème du combat avec Sephiroth (One Winged Angel), notamment, restera dans les annales grâce à la présence des choeurs.
Final Fantasy 7 serait il donc le titre convergent de l'histoire du RPG ? Une espèce de summum ? De pic ? D'extase de la série ? L'alpha et l'omega de SquareSoft avant sa fusion avec Enix ? (Bon je vais arrêter la cette série rhétorique ...). La réponse est mitigée. Tout d'abord, le titre souffre quand même de quelques défauts. Bien qu'ils ne nuisent certes pas à la qualité incontestable du titre, ils persistent néanmoins. Le premier d'entre eux est la qualité catastrophique des traductions, donnant parfois lieu à de véritables non-sens dans les dialogue et le déroulement de l'histoire (cette force paramilitaire qui s'appelle le Soldat, c'était quand même un mauvais départ). Les mauvais coucheurs sauront médire sur un titre peut-être trop orienté grand public, trop généraliste et parfois un peu mièvre, mais l'essentiel est ailleurs.
Final Fantasy 7 reste un titre marquant à plusieurs égard. Il aura scellé la popularisation du genre en Europe et ouvert une tradition de localisation de nombreux titres auxquels nous ne pouvions auparavant pas jouer sur le vieux continent. Innovant, beau, plaisant et immersif, il a participé à la domination de la console de Sony à l'époque des 32-Bit. Au surplus, il reste à titre personnel un souvenir fort parmi l'ensemble des jeux auxquels j'ai été amené à jouer depuis mon premier Amstrad 6128.