J'ai longtemps boudé cet épisode. La faute au fameux épisode 7 qui a marqué au fer rouge le grand public européen? Sans doute. En tout cas, on ne pouvait pas reprocher à Square de vouloir se reposer sur ses lauriers en livrant une vague copie de son succès précédent. Mon premier contact était une démo de l'assaut sur le duché de Dollet si mes souvenirs sont bons. J'avais trouvé les combats inintéressants, les personnages sans saveur et le système de jonction vraiment pas clair.
Puis 20 ans après, il me prend l'envie de lui donner sa chance, en gardant l'esprit ouvert. Oui j'ai des pulsions étranges. Verdict?
Ce qui frappe en premier, c'est que le jeu malgré son age, reste joli. Un peu comme FF7, cet univers futuriste a beaucoup de charme et évite soigneusement le cliché du post-apocalyptique. Musicalement, j'ai senti Uematsu un peu en retrait par rapport aux merveilles qu'il a composé sur d'autres épisodes. Le thème de la carte est même vite énervant et ne donne pas envie d'explorer. Heureusement les musiques des combats et des boss sont réussies.
Mais un FF, ce n'est pas que de belles musiques dans un monde enchanteur, c'est aussi un scenario épique plein de rebondissement ! Et ici... c'est une grosse déception. On a une méchante qui veut en gros détruire le monde. Pourquoi ?
Il y a surement plein de raisons mais ca n'a aucune importance.
Et c'est un vrai dialogue tiré du jeu. Et n'attendez pas le classique monologue du méchant qui explique ses motivations. Elle nous sort 3 phrase avant le combat et rideau ! Et ca n'aide vraiment pas à comprendre tout ce qui se passe. Excepté Laguna, les personnages manquent de profondeur, surtout Seifer, dont j'attendais beaucoup et qui se transforme en personnage de série B. J'ai trouvé aussi que Squall passe un peu vite du dépressif solitaire à l'amoureux transi, mais ce n'est pas trop gênant, au moins il évolue. Je n'ai pas envie de détailler toutes les incohérences, mais je me dois d'évoquer la scène dans l'espace. Alors oui c'est très mignon et je veux bien être tolérant sur les lois de la physique et de la logique totalement ignorées, mais nous balancer un deus ex machina aussi grossier c'est de l'irrespect.
Chaque FF est l'occasion de créer un nouveau système de progression et celui-ci ne fait pas exception. Les magies et les invocations sont désormais équipables directement sur nos statistiques pour les augmenter. Les possibilités de personnalisation sont donc vraiment très nombreuses, et malgré des menus pas vraiment accueillants et bourrés d'abréviations, j'ai pris un certain plaisir à tester des combinaisons et à essayer d'obtenir des magies puissantes en transformant des objets pour casser le jeu. Mais la contrepartie, c'est que l'équilibrage est bancal. Parfois j'ai galérè, parfois j'ai expédié des boss en 2 coups d'épée (oui vraiment 2). FF7 et ses matérias était mieux maitrisé.
Mais le résultat en combat n'est pas franchement exaltant. Quand on ne connait pas le jeu, on a tendance à garder ses magies au maximum, on ne sait jamais, elles peuvent être utiles plus tard. Un peu comme Ultima que je n'ai jamais lancé, elle est beaucoup plus intéressante sur une stat. Il y a aussi un sérieux problème de lenteur avec beaucoup trop d'animations. Un problème récurent des premiers RPG de Square en 3D qui semble ici bien plus important.
Autre nouveauté qui fera date: le jeu de carte Triple Triad! Un mini jeu trés amusant et addictif... jusqu'au moment où on nous balance des nouvelles règles insupportables. Alors je me suis dit que j'allais voir ca plus tard. Sauf qu'au dernier CD, au moment où traditionnellement le jeu est censé s'ouvrir et donner accès aux meilleures quêtes, les villes ne sont plus accessibles. Cet épisode aura vraiment tout fait pour se démarquer...
Cette tentative de réconciliation avec Final Fantasy 8 n'a donc pas fonctionné. Je me rends compte que j'ai passé une grosse partie de mon temps de jeu à souffler à cause de sa lenteur et de son scenario bâclé. Mais aussi à me dire qu'il y a de bonnes idées mal exécutées. La prise de risque ne paie pas toujours.