Final Fantasy VIII par Red13
Après un Final Fantasy VII prophète du renouveau du RPG en Europe et le succès mondial du titre, Squaresoft se devait de relancer sa license. Final Fantasy VIII se devait d'être "plus" : plus beau, plus profond, plus technique, plus dynamique. C'est ce à quoi se sont affairés les petits gars de chez Square. Pour quel résultat ?
Certains joueurs avaient pu se plaindre, en leur temps, du caractère gamin de certains choix entourant FF7, notamment au niveau de la direction artistique et du scénario. A ce titre, Final Fantasy VIII se veut un titre plus mature. L'illustration choisie pour la jaquette européenne du titre montre tout de suite le thème retenu pour ce nouvel opus : une romance entre une jeune femme (très fleur bleue japonaise), Rinoa, et un jeune homme (combattant, mais sous section "je me sape pas n'importe comment), Squal. Cette histoire d'amour est donc le pivot autour duquel s'articule l'intrigue. Sans doute plus mature, l'histoire reste pour moi moins accrocheuse que celle de FF7 ou de FF6 : le thème de la romance sonne parfois un peu faux avec des parties guimauves, la narration subit quelques ratées et finalement l'immersion dans l'univers du jeu n'est pas à la hauteur du précédent épisode, plus simple et mieux monté.
D'un point de vue technique, l'évolution avec le n° 7 est assez visible. Les personnages restent en qualité 32-Bit mais abandonnent leurs mains carrés, les décors sont plus travaillés et la mise en scène est encore plus dynamique. Je me souviens encore d'un passage au début du jeu où vous êtes coursés dans les rues d'une ville par un monstre mécanique. C'était du plus bel effet. Les cut-scène en images précalculées (n'utilisant pas le moteur graphique du jeu), qui avaient participées à la révolution de Final Fantasy VII, sont encore plus fréquentes et impressionnantes. Deux titres issus de l'OST du jeu m'ont particulièrement marquées : Eyes on Me, la chanson de fin pour sa qualité et la musique des combats, notamment pour son introduction.
Au surplus, on retrouve la marque de fabrique Final Fantasy : les personnages récurrents de la série, une quête plutôt longue, un scénario travaillé malgré les réserves exprimées plus haut, les nombreuses quêtes annexes plus ou moins interessantes, et le jeu dans le jeu avec une collection de carte à jouer un peu dans l'esprit du Magic, au final peu réussi (surtout si on le compare avec le jeu de carte de Final Fantasy IX).
Final Fantasy VIII se devait donc d'être "plus". Sur le volet technique, il est le digne successeur de Final Fantasy VII, emmenant notre fidèle PlayStation dans de nouveaux retranchements. Néanmoins, il restera comme un titre diversement apprécié par les fidèles du genre : scénario un peu mièvre, narration inégale, ... De nombreux joueurs n'ont ainsi pas retrouvé la fougue et l'innovation des opus 6 et 7, ni la personnalité d'ailleurs. Il faudra ainsi attendre Final Fantasy IX pour que Squaresoft renouvelle avec l'excellence.