Final Fantasy VIII, c'est un peu ma madeleine de Proust. Ah cette scène d'intro magnifique... Ah cette bande son enchanteresse et ses multiples reprises (Blue Fields, Succession of Witches, etc.)... Ah cette ambiance particulière de Balamb Garden qui me faisait rêver de la vie de campus... Ah la séquence de guerre sur Dollet, entre débarquement express et fuite devant un robot araignée géant... Ah Edea, Squall et le château d'Ultimecia...
Pourtant, en grattant derrière le vernis nostalgique (et surtout en y rejouant, des années plus tard), je me rends compte que ce jeu a de gros défauts. Tout d'abord, l'intrigue part totalement en cacahouète dès la fin du 1er CD et devient parfaitement incompréhensible après l'arrivée à Esthar, comme si les développeurs avaient dû compresser une histoire très ambitieuse en quelques pages. Ensuite, certains mécanismes du gameplay peinent à soutenir la comparaison face à d'autres opus : le système d'association de magie, très intéressant au premier abord, pousse à d'interminables séances de "farming" pour voler les meilleures magies aux monstres et ne plus les utiliser. Enfin, les G-Forces, invocables à l'envie, rendent les combats interminables voire trop faciles.
Malgré tout, ce jeu ne cessera de me hanter. La trame principale, tournée autour de l'histoire d'amour aigre-amère de Squall et Linoa, du temps inaltérable et des paradoxes temporels, du destin de quelques personnages et de la destinée du monde, me fascine aujourd'hui encore de sa subtilité - malgré certains décalages mineurs qui me font bondir. Ajoutons à cela les phases d'exploration, les quêtes annexes innombrables, l'ambiance générale, l'OST (encore une fois !) et les secrets autour d'une fin ambiguë pour marquer un joueur à vie. Final Fantasy VIII est sans doute l'oeuvre qui aura le plus nourri mon imaginaire et peuplé mon monde intérieur de créatures improbables, de chevaliers des temps modernes et de sorcières immortelles. Verdict : 7/10