Le cycle de Terremer, c'est la plongée dans un univers de fantasy à nul autre pareil. Ici, on ne trouvera pas de grande bataille, d'antagoniste démoniaque ni d'enjeux phénoménaux soulignés à grands renforts d'effets dramatiques, mais les immensités des mers, la lenteur du voyage et la longueur de la vie de Ged.
Simple gardien de chèvres dans une petite île du Nord, Ged va découvrir son don pour la magie et apprendre à l'apprivoiser, jusqu'à devenir le plus sorcier de Terremer. L'histoire de sa vie est divisée en trois parts indépendantes qui brossent chacune les grands épisodes de sa vie : son long apprentissage de la magie, la récupération de l'anneau d'Erreth-Akbe et son long voyage de l'Archimage jusqu'aux confins du monde avec le prince Arren. Et pourtant, ces trois histoires forment un tout et réussissent à boucler le fil rouge de cette œuvre autour de la transformation d'un monde et le passage à une nouvelle ère.
Le rythme est lent, la narration minimale mais la description par petites touches de Terremer, de ses paysages, de ses peuples et de ses légendes ont fait naître en moi un attachement à ce monde bigarré peuplé de dragons volant dans les airs et de sorciers voyageant sous le vent de mage. Ce livre n'est pas forcément à mettre entre toutes les mains, le rythme lent que j'appréciais pouvant être truffé de longueurs pour d'autres, et les différences de traitement et de narration des trois parties pouvant rebuter certains lecteurs. Toutefois, cette oeuvre m'aura fait voyager comme jamais, me laissant à la dernière page avec un sentiment de nostalgie qui jamais ne s'éteindra.
Radieux est le vol de l'Epervier dans l'immensité du monde, aussi longtemps que l'éternité et aussi loin que Selidor...