Terremer ce sont trois contes, relativement indépendants mais mettant en scène le même personnage à trois périodes de sa vie : Ged, apprenti-magicien, magicien de renom et Archimage. S'il est le personnage principal de la première histoire Le sorcier de Terremer, il n'est plus personnage point de vue dans les deux autres, laissant la place à une jeune femme, Tenar, destinée à devenir grande-prêtresse dans Les tombeaux d'Atuan et au jeune prince Arren, destiné à devenir roi dans L'Ultime Rivage. Cette construction un peu particulière fait de Terremer un véritable roman initiatique car ce sont les aventures de Ged, Tenar et Arren sur le chemin de l'âge adulte qui seront mises en avant. Je trouve cette composition très astucieuse, donnant une certaine originalité aux récits dont le scénario est par ailleurs d'un classicisme qui pourra éventuellement décevoir.
D'autres qualités du roman :
- Le système de magie : les mots et le noms de choses et des gens ont une très grande importance.
- Les dragons, à la fois sages et cruels. Ils tiennent une place particulièrement importante dans le troisième récit.
- La cartographie. Ursula Le Guin décrit très précisément son monde. A tel point que l'on pourra suivre avec précision les nombreuses pérégrinations des protagonistes sur la carte accompagnant le roman. Celle d'Ailleurs et Demain étant illisible, j'ai préféré me tourner vers celle que nous a dégoté Vert.
- L'ethnographie des peuples de Terremer. Ursula Le Guin nous propose un univers complet, jusqu'au bout, en décrivant les différentes mœurs des peuples rencontrés par les personnages.
- l'évolution des personnages.
Terremer n'a pas usurpé sa place au sein des grands classiques de la fantasy. Les qualités du texte ( univers très construit et très complet, système de magie, style de l'auteure, évolution des personnages ...) sont telles qu'elles font oublier le classicisme du scénario. Laissez-vous emporter par Voitloin, la barque de Ged, et vous sentirez presque les embruns marins et le souffle des dragons dans votre cou.
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