Difficile de passer juste derrière les deux meilleurs épisodes de la série. Ce huitième opus est moins ambitieux malgré son nouveau système d'évolution basé sur le stockage et l'association de magies. Preuve par l'exemple : FF8 est court. Une cinquantaine d'heures suffiront à finir le jeu dans son intégralité.
Final Fantasy 8 reste dans une certaine continuité de son prédécesseur, gardant le même système de combat au tour par tour avec jauge active. L'univers tient toujours ses distances avec le médiéval-fantastique cher aux premiers épisodes de la série. Une sage décision tant cela donne une vraie identité au titre. Ainsi, les héros ne sont plus habillés comme au XIIème siècle, ils ont un look branché et notamment des épées pouvant tirer des balles de revolver. Les bons vieux chemins de fer côtoient des universités volantes. Square nous propose un terrain de jeu totalement dépaysant ne s'inscrivant dans aucune époque équivalente aux nôtres.
Cela dit, le choix d'adapter en permanence le niveau des adversaires à celui de vos personnages reste discutable. Certes, ceci permet d'obtenir d'eux différentes magies et objets en fonction du niveau avec lequel vous revenez les affronter. Mais, si vous les combattez trop souvent, montant ainsi le niveau de vos personnages, ils deviendront si fort que vous devrez optimiser au mieux vos caractéristiques et faire preuve de stratégie pour vous en sortir. Vous avez donc saisi le paradoxe : plus vous gagnez en expérience, plus le jeu devient difficile ! Au contraire, faites un minimum de combats et gardez deux personnages rarement sollicités pour les boss et vous vous en sortirez les doigts dans le nez. Il est donc déconseillé de perdre du temps dans les combats pour qui souhaite préserver un niveau de difficulté normal. Il est même déconseillé de perdre du temps tout court car votre salaire de Seed, principale source de revenu dans le jeu, baisse si vous lambinez trop longtemps sur la carte du monde !
Les quêtes secondaires, peu nombreuses, sont difficiles à dénicher et rarement passionnantes. FF8 fait partie de ces jeux qui nécessitent d'être informé depuis des fan-sites pour profiter pleinement de son contenu.
Côté histoire, la brièveté de la quête principale ne permet pas de développer une aventure aussi trépidante qu'on pourrait l'espérer. Le héros taciturne et antipathique est mystérieusement adulé par les autres personnages pour finalement décider subitement de s'ouvrir à sa belle jusqu'à en devenir ridicule. Les dialogues semblent parfois avoir été rédigé pour qu'un enfant de 6 ans puisse comprendre tant ceux-ci sont simplistes.
Cette version remastérisée s'applique à refaire tous les modèles 3D du jeu. C'est-à-dire tous les personnages le peuplant. Ils sont beaucoup plus beaux que dans la version normale. Au contraire, les décors fixes en 2D sont simplement étirés sur nos grands écrans modernes, ce qui ne peut donner qu'un résultat médiocre. Ajoutés à cela, un accès à un certain nombre de possibilités de tricher (peu souhaitable d'y recourir) et surtout la possibilité, bienvenue elle, d’accélérer la vitesse du jeu dans les très nombreux temps morts inutiles.
Pour conclure, il y a dans la complexité et la richesse du système de jeu, une raison d'apprécier ce titre malgré ses défauts. Il aurait mérité d'être plus long et de ne pas nous inciter à rester sur la réserve, l'exploration et le farming de monstres étant des facteurs négatifs à la progression. Le scénario tourne autour d'une histoire d'amour peu convaincante mais l’ambiguïté que peut constituer la fin de l'intrigue contribue à continuer à faire parler les fans de la série. La version remastérisée apporte un peu de confort visuel et de jeu mais ne révolutionne bien sur pas le jeu de base.