Final Fantasy X tente un nouveau départ dans la saga. A nouvelle console - la PlayStation 2 - nouveaux enjeux, nouveaux paris. Final Fantasy X profite du saut générationnel pour imposer ses choix. Comme Final Fantasy VII à son époque, tournant de l'histoire du RPG, la sortie de Final Fantasy X est charnière parce qu'il est en position, lui aussi, de forger une nouvelle idée du RPG.
C'est dans l'optique de blockbuster incontesté du RPG japonais que FFX oriente ses principales innovations. Il va de soi que les évolutions sont alors d'ordre technique, entre des décors époustouflants de beauté, l'apparition du doublage des voix, une animation très réaliste et en prime, des expressions faciales qui font sensation. On peut ajouter un character design de premier choix, certes classique, mais avec de belles trouvailles, le laconique Auron et l'intègre Kimahri, inspiré d'un lion. Difficile de rester de marbre pendant les premières heures de jeu. Evidemment, les cinématiques, marque de fabrique de la série, sont toujours un cran au dessus des ses challengers.
Seulement voilà, FFX ne soigne que sa façade. Après la débauche visuelle des premiers instants, le joueur reprend ses marques dans ce genre codifié et ne peut que se rendre compte d'une forme de supercherie, ou de désenchantement. L'univers de Final Fantasy X n'est qu'un corridor, aussi long soit-il, qui ne semble n'exister que pour la mission de l'équipée : un pèlerinage ; ou la forme la plus simple et la plus rigide de l'aller d'un point A à un point B. Le joueur est prisonnier de la beauté des décors qui s'évanouissent en décors de carton pâte.
La beauté immédiate de FFX se traduit par une diminution de son ampleur, son apparente profondeur n'étant que cosmétique. La mise en place des cut scenes est symptomatique. Construites sur un scénario chétif sur fond de romance fleur bleue, elles sont trop nombreuses, dévoilent une redondance des propos, au point de paraître sinon intempestives, inutiles.
La nouvelle idée de RPG que nous offre Squaresoft, c'est celui de l'entertainment de masse. Une recherche...