« Listen to my story. » « No, I don't want to, it sucks ! »
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je voudrais préciser deux ou trois choses : j'ai découvert la série avec le neuvième opus sur la console d'un ami, et si je n'ai jamais terminé ce dernier, j'avais quand même bon espoir de retrouver une expérience au moins aussi enchanteresse avec ma première console de salon flambant neuve (j'ai toujours été plutôt PC). Qu'à cela ne tienne, mes attentes n'étaient pas celles d'un fan de la première heure, j'avais juste envie de franchir le pas et de découvrir un bon jeu.
Commençons par ce qui à mon avis constitue les points forts du jeu : la bande son est magnifique, comportant (apparemment) quelques thèmes chers à la série, avec assez peu de thèmes répétitifs, et les cinématiques sont superbes, dignes de la réputation que Squaresoft a réussi à acquérir.
Le système de combats est bien rôdé, dynamique et fluide, avec un système de transe un peu mieux pensé que dans le volet précédent (fini les précieuses et chiantes minutes de farming perdues à cause d'un trash juste avant le boss) et la possibilité de changer de personnage à loisir (ce qui ne change rien au fait qu'on se serve toujours que de trois personnages à la fois… mais je m'égare).
Et voilà, c'est tout.
S'il y a bien une chose que je déteste dans ce Final Fantasy, c'est le casting. Rikku, la pisseuse jailbait de service sexualisée au max (avec le bon gros plan fixe sur son cul au moment où elle se désappe… entre autres), Lulu, la mangeuse d'hommes qui fait tenir sa robe rapiécée avec ses énormes nichons, Kimarhi, le chewbacca protecteur qui ne jouit d'aucun moment badass, Wakka, le type un peu con avec un plumeau sur la tete mais qu'on finit par aimer faute de mieux... et Tidus...
Tidus…
Tidus, ce petit couinard abruti, ce mi-rebelle mi-homosexuel refoulé habillé avec des loques ridicules, qui suit toujours ses impulsions pour mettre le groupe dans la merde, et que tout le monde méprise, y compris son père (on le comprend, et on compatit) et les méchants. Mais ce n'est malheureusement pas de leur côté que viendra la délivrance du bon goût artistique, puisque leur principal ambassadeur arbore des antennes bleues géantes en guise de coiffure, et un décolleté qui lui descend jusqu'aux couilles.
Qu'il s'agisse de personnalité ou de style (et pire encore, de doublage), l'ensemble est à vomir, avec quelques exceptions décentes par-ci par-là. Oui, Auron, c'est à toi que je pense.
Cette débauche de couleurs criardes ne touche pas seulement les protagonistes. Le monde lui-même en est imprégné, tout en opposant technologie futuriste et primitive, un mélange que je pourrais très bien accepter si l'univers avait du sens. Malheureusement, chaque élément, l'un après l'autre, montre que le budget coke du studio était fortement élevé. Matchs de blitzball après batailles interminables sous l'eau, le parcours de Spira est criblé d'incohérences énormes qu'on ne peut tout simplement pas pardonner. À court de grenades ? Essayez donc d'en voler sur des poissons. Besoin d'électricité ? Faites donc courir des poussins géants dans des roues à hamster. Un personnage à délivrer d'une énorme machine ? Aucun problème, détruisons-la, il s'en sortira sans une seule égratignure. Hé, ton épée c'est de la camelote ! Ma balle de blitzball est un vrai boomerang, et elle peut pétrifier n'importe quel trash !
Hmpf.
Bien entendu, le scénario est tout aussi incohérent. Si le fil directeur de l'histoire est intéressant, critiquant abondamment une religion mondiale organisée en secte, hypocrite et impitoyable, on se demande quand même ce que vient foutre Tidus là-dedans. On aurait d'ailleurs aimé qu'il soit muet. Cela nous aurait épargné les nombreuses cinématiques embarrassantes où sa dignité s'envole en un clin d’œil, n'ayant alors d'égale que sa remarquable incapacité à suivre les conseils qu'on lui donne.
Enfin, l'aventure est linéaire à souhait, bardée d'énigmes inutiles et chiantes, avec néanmoins quelques challenges de fin de jeu pour les plus masochistes d'entre nous (va éviter 200 éclairs pendant que je joue du piano, tu ne finiras pas à l'asile, promis). La replay value est donc égale à zéro.
Mais honnêtement, qui aurait envie de subir ce supplice une seconde fois ?