En son temps, FFX avait alimenté beaucoup de fantasmes avant sa sortie. Comment Square Enix allait gérer le passage à la PS2 ? Qu'allaient-ils pouvoir créer de nouveau grâce à la puissance de cette nouvelle console ? Tous les rêves étaient permis et la barre s'etait placée très haute dans l'esprit des fans.
En guise d'introduction au jeu, nous étions face à ce qui ressemblait presque au début d'une pub mensongère : à peine avait-on entrevu la cité de Zanarkand dans une cinématique de toute beauté, qu'elle se faisait détruire sans qu'on puisse jamais la visiter de tout le jeu.
Puis vient la téléportation de notre héros Tidus, direction l'archipel tropical de Spira dans le futur, pour une récolte de chimères dans des temples pour l'invocatrice Yuna, ponctuées de randonnées côtières couloiresques. Yuna est l'autre si ce n'est, la vraie héroïne de cette histoire, qui est accompagnée de ses gardiens, tous jouables dans l'équipe et tous plus ou moins à la remorque de Yuna dans leurs motivations, vraiment des assistants avant tout. Le destin de Yuna est de décider du sacrifice d'un de ses gardiens pour vaincre Sin, la créature gigantesque responsable de la précédente destruction de Zanarkand, qui menace toujours le monde de Spira de façon cyclique.
Voilà pour le pitch plutôt original et intriguant au premier abord. L'intrigue n'étant pas si ambitieuse dans son déroulé, on ira au bout sans énormes rebondissements. L'histoire se laisse suivre mais on est un cran en dessous des précédents opus en terme de rythme, de variété, et d'epicness du récit.
Les graphismes des décors étaient au top pour la 3D de l'époque mais force est de constater qu'ils vieillissent moins biens que ceux des épisodes PS1. La direction artistique était originale, malgré les possibilités d'exploration annexes du monde très réduites. 3D et réalisme oblige, les ambitions des développeurs ont été revues à la baisse de ce point de vue.
Côté chara design, on frôle clairement le ridicule avec certains personnages (Seymour) mais ils collent tous néanmoins avec l'ambiance et le monde qu'ils parcourent, donc le tout est dans l'ensemble cohérent.
Mention spéciale au système de combat qui permet de changer de personnages jouables à n'importe quel moment, pour pouvoir tous les utiliser régulièrement. C'est aussi un tour par tour sans jauge ATB, dans lequel l'ordre des tours futurs des personnages (ennemis comme alliés) est inscrit dans une barre en haut de l'écran. Cette barre étant mise à jour quand on choisi son action de personnage. On doit donc bien choisir son action pour anticiper au mieux les événements des tours suivants. C'est un système efficace avec une vraie profondeur, sans révolutionner pour autant le tour par tour.
Concernant les quêtes annexes qui permettent d'avoir les chimères optionnelles et les dernières armes, on a affaire à des objectifs très rébarbatifs, sans beaucoup de plaisir. Quant au blitzball, j'ai apprécié la profondeur de son système de recrutement et progression en expérience des joueurs, mais son gameplay n'est pas non plus dénué de défauts.
Du travail bien fait donc mais plutôt sage, un FF agréable à parcourir, honnête sur l'échelle des FF. Paradoxalement, la même raison pour laquelle les fans se prenaient à rêver avant la sortie, fût aussi responsable de la limitation des ambitions du jeu par les développeurs : l'augmentation de la puissance disponible de la console. Exit la worldmap, l'exploration et le sentiment de liberté. L'évolution technique n'est pas tout et ne s'accompagne pas toujours d'un “progrès” ou d'une amélioration. Ceci étant vrai dans le jeu vidéo, comme dans la vie en général. Il était donc logique que FFX n'ait pas réussi à satisfaire l'ensemble des fans.