Que ceci soit écrit en préambule, il ne s'agit pas ici d'une critique exclusive à Shadowbringer, mais bien de l'ensemble (d'un point de vue épopée surtout) de l'oeuvre FFXIV. Ceci est aussi la critique d'un type, aux convictions inébranlables (hum), qui s'était juré que jamais plus il ne toucherait à un MMO; ça tombe FFXIV n'en est pas vraiment un.
N'étant pas complètement hermétique (à regret) aux avis avisés de la toile, j'avais pourtant bien compris que les Final Fantasy, depuis feu le XII, c'était devenu de la merde et que, bordel, le XV, épisode hérétique à brûler, avait définitivement enterrer Square qui désormais valait tout juste mieux qu'un EA, voire qu'un Bioware post Mass Effect (l'équivalent si j'ai bien compris, d'un triple cancer en phase terminale). Mais voilà, je tiens à me justifier, c'était un 8 août, il faisait chaud et j'avais envie d'un jeu où je puisse me détendre pendant mes quelques jours de vacances. Un jeu, voyez-vous, qui rallumerait certains souvenirs d'enfance trop longtemps enfuis... Une occasion de réentendre One winged angel en hurlant SEPHIROOOOOTHHHH en caleçon sur un siège moite. Oui, voilà... J'avais envie de réminiscence et de fan service... Une folle envie qu'on me donne tout en tapant du mob à la chaîne tout en cliquant sur 2 à 3 touches maximum...
Et... Comme souvent... J'ai été un idiot. Un profond idiot même, incapable de percevoir qu'on ne me servait pas là un plat de fast food mal torché et tiédasse mais bien un mets élaboré avec passion. Pourtant, la première partie de l'épopée a bien mal ravivé 8 ans de WoW en moi. J'ai débuté ma Carrière d'occultiste éorzéienne en tapant de la coccinelle (sauvage, attention!), avant de livrer des citrouilles annonçant mon très épique collage d'affiche dans un bled du trou du cul d'un obscur désert à l'âme aussi vide qu'un Pampa. J'ai traversé 50 niveaux faisant fi de l'artisanat (suis trop vieux pour ces conneries) me concentrant sur ma quête principale et sa mise en place aussi lente qu'une soirée twitch sur un rogue lite (ou like, rien à foutre). Néanmoins, tout cela a fini par démarrer et au bout de 50 niveaux la mag... FANTAISIE a fini par opérer! Gaius et ses sbires, ce vil empire contre l'alliance d'Eorzéa, ont fini par m'entrainer... Le jeu m'a à nouveau puni juste après en me proposant un périple post Realm Reborn plus difficile et consternant à suivre qu'une chronique de Jeuxvidéo.com... C'est dire.
Et après vint Ishgard et ses guerres millénaires "dragons - Archevêché", ses personnages forts et développés ainsi que cette petite bande d'héritiers de la 7ème aube à qui j'ai fini à m'attacher. Sans trop spoiler, les guerriers des ténèbres, les complots des Asciens et les 13 reflets du monde primitif ont fini par me happer tout entier me faisant renoncer à cette stupide envie de tout plaquer pour sortir profiter de l'été. Le reste de l'épopée fut à l'aune de cette épiphanie avec une Tempête de sang bien rythmée et aux enjeux véritables (la reprise d'Ala Migho dont on nous parle depuis une centaine d'heures est quand même un évènement) et une découverte du premier reflet contenant quelques fulgurances de mise en scène...
Alors oui, je sais, on dirait une série TV où personne ne meurt jamais vraiment, où les retours de protagonistes disparus depuis 300 heures se font sans vergogne, mais on reste bien loin d'un Assassin Wuu de Netflix. Et puis, les donjons et raids sont tellement beaux, variés et bien fichus que toute la frustration de la première partie s'est envolée, les jobs, leurs quêtes variées et le plaisir de les jouer (oui, je l'aime mon foutu mage noir! GIGA FEUUUU!!!) m'ont procuré une satisfaction déraisonnable me faisant oublier que le moment où il fait tout noir s'appelle la nuit et qu'il se dit qu'on est censé y dormir... Le lore, la bande son remarquable et la possibilité de jouer seul dans mon coin (hormis lors des groupes de donjons nécessaires pour lutter contre ma misanthropie galopante) tout m'a plu et me plait. Bref, foncez sur Shadowbringer, Stormblood, Heavensward (et surtout dévorez la quête annexe du gentleman détective!), traversez l'épreuve méritoire d'une première partie pour toucher à ce qu'auraient dû rester les FF De grandes épopées magiques et pseudo dramatiques dans des contrées imaginaires bourrées de manichéismes et d'héroïsme... Putain que c'est bon.
PS: sinon Shadowbringer c'est bien aussi hein!