Car comme Final Fantasy XII en son temps, Final Fantasy XV est un épisode qui est sûrement parti avec beaucoup trop d'avance sur son temps. Nombreux ont été les sacrifices pour rendre ce jeu accessible au commun des mortels...
Mais avant de parler de Final Fantasy XV, et de ce que représente le jeu en lui-même, il m'est difficile de ne pas revenir sur son développement, tant celui-ci aura été l'un des plus atypiques de cette dernière décennie.
10 ans, c'est le temps d'attente qu'aura généré Final Fantasy XV, initialement baptisé Final Fantasy Versus XIII. Le projet de Nomura voyant son ambition grandir plus que de raison pour un simple spin-off, finit par rejoindre la famille des épisodes canoniques et numérotés de la saga Final Fantasy.
L'annonce se faisant E3 2013, à la fin d'un sublime trailer signé Visual Works (qui mettait cependant en scène un jeu qui n'existait pas encore). Il aura fallut attendre mi-2014 et la reprise du projet par Hajime Tabata, pour que le chantier FFXV se mette réellement en marche.
De Versus XIII, Final Fantasy XV a gardé les personnages, une partie de l'univers et du script original, mais surtout sa philosophie totalement opposée à celle de Final Fantasy XIII.
FFXV se voulait être en quelque sorte, le Final Fantasy next-gen que les fans attendaient, avec un Open-World faisant écho aux World-Map des anciens opus, une ambiance plus sombre et adulte, un style plus réaliste et une philosophie de jeux plus proches des jeux occidentaux, amenant la série vers le rêve de maturité auquel elle a toujours aspirée.
Une fois le jeu entre nos mains, on constate tout de même qu'il n'est pas aussi polish, aussi fin que ne le laissait présager les trailers. La distance d'affichage est plutôt médiocre, laissant apercevoir à l'horizon des textures mal chargées, et un clipping d'un autre âge. En outre le jeu semble avoir garder des traces de son développement sur PS3, avec une caméra affreuse et un pathfinding risible.
Le jeu n'en reste pas moins sublime au premier plan, et se montre même parfois, exceptionnel sur le plan technique. Les animations sont d'un réalisme et d'une finesse à toute épreuve, les effets de particules et les éclairages nous éblouissent, et les 4 héros sont modélisés avec un soin tout particulier, c'est aussi le cas des invocations (on a vraiment du mal à croire qu'elles soient modélisés avec le moteur du jeu). Le Luminous Engine est décidément un moteur d'exception, mais un moteur bridé par les faibles performances, des consoles actuelles.
Au delà de ça, comment ne pas évoquer l'OST, qui est clairement le point fort du jeu. Yoko Shimomura s'est totalement surpassée, composant une bonne vingtaine de battle theme et de boss theme différents. Mention spéciale à Somnus, qui reste définitivement la plus belle musique du jeu, depuis 2006.
Dans l'ensemble, et malgré une durée de vie décriée sur sa quête principale, FFXV est un jeu plutôt passionnant, et l'envie de retourner l'univers d'Eos en long et en large, ne vous ratera sûrement pas. La première raison à cela est le nouveau système de combat "Active Cross Battle", mélangeant savamment dynamisme et stratégie à merveille, le tout couplé à un système de magie plutôt original.
Bilan :
Au final ce quinzième opus est plus que généreux si vous profitez à 100% de son Open World, bien qu'indubitablement frustrant si on se penche uniquement sur sa quête principale. Les délais resserrés par Square Enix, aux alentours du deuxième trimestre 2015, ont entraînés moult coupures sur le scénario, le background de certains personnages et certaines zones de l'Open World, laissant un goût d'inachevé et une lisibilité assez trouble du scénario final.
Final Fantasy XV est un jeu imparfait, mais débordant de bonnes intentions malgré tout. Il serait dur de passer à côté, tant il a à offrir aux fans de la première heure, comme aux nouveaux venues.
Points Positifs :
- OST épique
- La relation entre les 4 personnages principaux
- Visuellement léché
- Gameplay aux petits oignons
- Du fanservice à gogo
- Les animations
- La direction artistique
- Les talents des personnages (pêche, survie, cuisine, photo)
- Des glitchs utiles (Nage à Altissia, Aranea en cinquième membre, Visiter des zones inacessibles de l'Open World)
- Les invocations qui sont de vraies Deus Ex machina
- La VO enfin disponible
- La VF aussi
- La fin (et plus globalement, le chapitre 14)
Points Négatifs :
- Durée de vie de la quête principale
- Les trous dans le scénario, entraînant une sous-exploitation de l'univers et de certains personnages
- Seulement deux villes vraiment explorables
- Les invocations peu malléables
- La caméra capricieuse
- Un sound design pas terrible
- La distance d'affichage (à moins que ce soit un hommage aux opus PS1)
- Les temps de chargement (Idem)