Alear jacta est

Fire Emblem Engage s’annonce comme la vraie première surprise vidéoludique de cette année 2023, entachée de remake et remasters qui, bien que sympathiques, ne font pas avancer le media. Ici c’est tout le contraire, avec un nouvel opus qui a la volonté de faire avancer la saga… Tout en revenant en arrière par rapport à l’opus précédent FE Three Houses, que j’avais apprécié. C’est simple, Engage se recentre sur le coeur de métier de FE, à savoir le gameplay stratégique au tour par tour. On revient au triangle des armes, on déplace notre personnage sur une map, et la partie persona like est clairement mise en retrait. A contrario, on insuffle un vent frais au gameplay en proposant un univers fantasy et clairement moins « politique » que Three Houses pour justifier un monde où les précédents héros des fire emblem, sont désormais des « emblèmes » contenus dans 13 anneaux, que votre personnage principal Alear et ses cheveux multicolores va devoir utiliser en tant que dragon divin pour sauver le monde d’un dragon maléfique. Vous allez pouvoir fusionner avec ses emblèmes et avoir des capacités limite un peu « cheat code » jamais vues dans un Fire Emblem. Soigner l’ensemble des personnages sur le terrain avec Micaiah, transpercer une rangé d’ennemis avec Sigurd ou encore attaquer d’un bout de la map à l’autre avec l’arc de Lyn. Cet ajout de gameplay, couplé à une réinvention intelligente de la roue des armes, à l’assistance à l’attaque selon si un ou plusieurs alliés se trouvent à proximité d’un ennemi que vous attaquez font de ce FE l’un des plus plaisants de toute la série. Mais pas l’un des plus accessibles malheureusement. Je suis surpris que le jeu soit vendu comme l’un des plus faciles de toute la série. Le jeu est atrocement difficile en « hard » avec certains niveaux clairement, mais clairement abusés, qui vont faire apparaître à l’infini des ennemis par dizaine. Je pense à trois niveaux en particulier, j’ai du baisser la difficulté en « normal » sur les deux derniers pour finir le jeu. C’est clairement de la mauvaise difficulté. Parfois les escarmouches sont ultra difficiles, ce qui fait que vous allez constamment refaire les mêmes pour gagner de l’XP et de l’argent qui est très difficile à obtenir dans cet opus, hors scénario principal.

Les emblèmes ne se valent pas tous, la personnalisation des personnages avec les compétences acquises via l’utilisation des emblèmes est cool mais prenante. Ce qui change aussi clairement c’est la partie relation sociale moins mise en valeur dans cet opus. Elle est toujours là, mais bien plus survolée. Et on va toucher à la partie qui risque de cliver dans cet opus, la direction artistique et son histoire. Je n’ai pas apprécié la direction artistique la première fois que je l’ai vu. Et pourtant, j’ai fini par me laisser convaincre ( à part quelques chara-design ratés je le concède) et trouver que techniquement, c’est le plus solide des FE. Quand à l’histoire je la trouve personnellement plaisante, avec certains personnages attachants voir même plus profonds qu’il n’y paraît, il faut simplement gratter en surface. Contrairement aux autres FE, ce jeu se concentre moins sur l’aspect politique des choses, et vient plus jouer sur le thème de la famille. Et quelques scènes, notamment avec les quatre chacals, les antagonistes secondaires de l’histoire, fonctionnent vraiment très bien. Aussi cette histoire est très correcte, très sympathique à suivre, mais elle n’aura jamais l’impact du précédent opus, elle se veut plus légère et ça ressent dans les dialogues de soutien qu'on débloque. Ils ne sont pas à la hauteur de l'opus précédent.

J’ai préféré cet opus au précédent, je dois bien l’avouer, avec plus d’une centaine d’heures de jeu au compteur, et j’ai décidé d’investir dans le season pass pour prolonger mon expérience dessus. Est-il parfait ? Non. C’est néanmoins pour le moment le seul jeu que j’ai trouvé véritablement très prenant et intéressant à faire de cette année 2023, c’est dire si j’ai aimé le jeu. Mention spéciale à la musique, que je trouve très bonne.