Puisse le Fénix ne pas renaitre
Après un deuxième épisode de la maturité (plus beau, plus varié, plus souple, plus drôle, plus fun), Gears of War revient pour conclure la trilogie. Toujours plus beau, long et fun ?
Et bien non. J'ai toujours pris beaucoup de plaisir sur les campagnes de GeoW en coopération, mais cette fois, ce fut un véritable calvaire. C'est l'épisode de la démesure, et le jeu tente toujours de nous en mettre plein la vue, mais ... ça ne marche plus. Gears of War 2 était peut-être le plus beau jeu console de son époque, mais Gears of War 3 se fond dans la masse et fait même pâle figure face aux exclus Sony; et ce n'est pas tout, la mise en scène n'y est plus : on tombe de clichés en clichés et on prévoit tous les divers retournements de situation sensés nous bouleverser un peu. Une lourde porte ? Il y a de fortes chances qu'il faille protéger "Jack" pendant deux minutes en butant deux vagues d'ennemis. Un appareil technologique ? Pendant que Baird s'en occupe, on le protège pendant trois minutes. On arrive dans une nouvelle zone ? Une tige lambent ou des puis d'émergence apparaissent de tous côtés. Gears of War ne parvient plus à se renouveler et se cantonne aux rouages institués par le premier opus, il y a déjà six ans !
Même en terme de diversité des situations, le jeu est loin d'égaler le deuxième opus. Certes, les environnements seront dépaysants, et moins "gris" (et encore), mais on ne vivra aucune séquence aussi mémorable que le vers géant, la grêle, la guerre ou le chapitre 5 du deuxième épisode. Tout est plus mou, convenu, alors que le jeu tente pourtant de nous impressionner avec des monstres de plus en plus gros et ratés niveau design.
C'est un autre gros problème : le chara design est totalement raté, entre les nouveaux persos insipides et inutiles (Sam & Jayce) et les ennemis qui ne ressemblent plus à rien, j'ai de nombreuses fois été atterré par tant de fautes de goût. Et le scénario n'est pas en reste, perdant le côté débile du 2 pour repartir sur un truc plus sérieux (il y a même des questions pseudo philosophiques sur l'intégration, attention) et toujours aussi kitch. Les dialogues sont aussi moins marquants, tentant pour compenser d'être toujours plus grossiers. A force, encore une fois, on connait les ficelles et on ne rigole plus.
Navrant par son scénario et son design, tellement peu inspiré en idées de gameplay et bien trop long pour ce qu'il a à proposer, Gears of War 3 était certainement l'épisode de trop. Dommage.