J'avais joué à la béta après un article dans "Canard PC". J'avais trouvé ça dur, frustrant et mal équilibré. Il y avait tellement de variables.
La version complète est plus intéressante, d'abord car le scénario est bien fait, malgré que le gameplay ait tendance à le faire passer pour un simple habillage. Agent infiltré dans un groupe écoterroriste qui veut répandre un virus nocif aux humains pour aider les aliens ou faire pression pour abolir l'esclavage, vous, le sergent Burden, allez suivre une équipe de scientifique chargée de trouver un antidote au virus.
Après avoir échappé à une prise d'otages, puis à une séance de torture prolongée, vous voilà naufragés avec votre équipe sur la planète d'origine du virus. Vous allez devoir survivre en attendant que passe un cargo susceptible d'entendre un appel radio désespéré. Sauvé, vous allez enfin errer dans le désert, avec une escouade rencontrée par hasard, afin de pouvoir emprunter un vaisseau qui vous amènera sur la base ennemie. Là, vous tenterez d'arracher, dans une pièce qui se vide de son air, le code d'accès à l'antivirus détenu par quatre personnes. Puis vous ménerez un duel final contre Liam, votre ancien mentor.
Le jeu repose sur des tableaux dans lequel il faut équilibrer des variables pour atteindre un objectif dans un temps limité. C'est rébarbatif et parfois désespérant, mais il y a deux éléments qui à mon sens sauvent ce jeu.
Pas le twist de fin, pirouette scénaristique qui amène le héros à la quasi-prise de conscience... qu'il n'est qu'un personnage de jeu vidéo. ça, "Radiant Silvergun" le faisait très bien il y a une quinzaine d'années, et puis c'est trop à la mode en ce moment.
Non, ce que j'ai aimé (enfin tout en rageant aussi), c'est d'avoir dû prendre un post-it, un crayon à papier et de prendre de rapides notes (la succession de tortures, la combinaison de composants chimiques façon "Master Mind", et bien sûr le quadrillage du désert) afin de résoudre les énigmes. Du coup, quand j'ai fini le jeu en mode "Original" (par défaut), j'étais déçu, car je pensais qu'il aurait un mode encore plus dur. Pourtant Dieu sait que comme tout le monde, j'ai pesté contre l'aléatoire. Et contre l'absence d'indication chiffrée de bien des variables : souvent, il faut deviner à partir d'indications purement graphiques l'état de tel ou tel personnage (son langage corporel pixellisé).
Et puis encore une fois, il y a un univers, une atmosphère de SF des années 70-80, entre Philip K. Dick, les jeux Delphine Software, "Dune", bref que du bon.
Vais-je y rejouer ? Probablement pas. Mais je suis fichtrement fier d'avoir dépassé l'impression de désespoir du début, et de l'avoir fini sans soluce.
J'avais bien dit que je le finirais !