Golden Sun : L'Âge perdu
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Golden Sun : L'Âge perdu

Jeu de Camelot et Nintendo (2002Game Boy Advance)

Eh bien voilà, c'est fait ; 12 ans après sa sortie, j'ai enfin pu jouer au deuxième chapitre de Golden Sun, saga mythique de la GBA réalisée par Camelot, l'ancien studio des Shining Force (une grande perte pour SEGA, vraiment).
Si mes souvenirs étaient "anciens" (il faut relativiser sachant que j'avais refait Golden Sun vers 2010), ma passion pour cet univers n'avait pas faibli; je pouvais donc aborder la fin de l'histoire des héros de Val avec l'assurance de le finir.

Premier constat au lancement du jeu, le moteur n'a pas pris une ride avec sa 2D léchée et ses effets de mode 7 qui font toujours leur petit effet. La patte graphique choisie, colorée à la sauce "mignonne" n'est sans doute pas étrangère à ce phénomène, mais le travail effectué est lui aussi remarquable.
Pour rester sur de la réalisation, la musique est encore une fois superbe dans cet épisode, et c'est normal puisqu'elle est en grande majorité reprise du premier épisode. La grande force de celle ci, c'est de réussir à nous transporter instantanément dans des ambiances magiques comme celle de l'antique Lémuria, cité magnifique et déliquescente faisant penser au mythe éponyme ainsi qu'à l'Atlantide. Bref, il y a vraiment cet esprit d'aventure old school qu'on retrouvait dans les anciens jeux et films.

D'ailleurs, c'est peut-être cet esprit old school (en toile de fond d'un jeu qui déborde aussi de modernité) qui donne le charme particulier de Golden Sun, une saga débordante d'optimisme à une époque plutôt morose pour le monde.
Ce grand voyage qu'on rêvait tous de faire enfant, Golden Sun 2 nous l'offre encore plus que Golden Sun premier du nom en proposant un éventail très important et varié de villages et de reliques du temps passé à visiter de façon très libre...trop libre ? Je reviendrai là-dessus plus tard.
Mais ce deuxième épisode n'est pas seulement plus grand géographiquement, il l'est aussi sur tous les autres aspects ludiques. De fait, les armes sont encore plus nombreuses, de même que les djinns, les invocations, les psynergies (notamment celles qui sont activables hors combat), les objets, les énigmes, ... Plus nombreux, mais aussi meilleurs, tous ces éléments assurent à cet épisode de surpasser ludiquement son prédécesseur.
Pour nous focaliser sur un des points importants de cette liste, l'évolution majeure concerne la jouabilité hors combat qui s'est considérablement enrichie de nouvelles psynergies et donc de nouveaux moyens de résolution des "puzzles" du jeu (assécher un bac d'eau, se téléporter, flotter, etc. en plus des psynergies du premier qui reviennent avec les personnages dudit épisode), à tel point que cette partie est devenu presque plus voire plus importante que les combats (alors que c'était le contraire dans le premier chapitre). On retrouve également tous les objets et djinns à trouver de façon tordue mais diablement ingénieuse ; il n'y a pas à dire, Camelot Software est un as du level-design, il pourrait faire un Zelda.
Enfin, sans m'apesantir trop sur les combats qui sont ceux du premier opus, je noterais que j'ai trouvé cette suite assez facile et avec des ennemis un peu décevants au niveau du charisme. J'aurais bien aimé combattre un certain personnage mais je vais éviter de le citer ici...

En tant que suite directe (on peut d'ailleurs importer sa sauvegarde avec un code abominablement long pour retrouver son équipe à un moment du jeu et obtenir divers bonus bien sentis), Golden Sun : L'Âge Perdu reprend un peu avant le moment où le premier épisode s'arrêtait. Mais, cette fois, au lieu de contrôler Vlad, on contrôlera Pavel qui sera le nouveau héros muet du jeu. Héros ? On peut se le demander étant donné qu'il était notre ennemi dans le premier chapitre.... Ainsi, de chasseurs, nous passons à chassés ; la perspective est différente mais l'on se doute bien que Golden Sun est une histoire de gentils garçons... Sans révéler outre-mesure la trame du jeu, je vais soulever un point qui m'a par contre vraiment gêné : la conduite du scénario durant les deux premiers tiers (voire les trois quarts) du jeu. Je ne sais pas pourquoi Camelot a décidé de casser la linéarité (relative, on avait vu bien pire et de loin) du premier épisode, mais les résultats se révèlent assez mitigés.
D'un côté, on apprécie la liberté offerte rapidement par le jeu ; de l'autre, on pourra se désespérer (si l'on est un joueur impatient) par les allers retours incessants qu'il faudra faire dans le jeu si on l'aborde mal. en effet, le titre dispose bien d'une logique de progression assez linéaire (j'entends par là, il y a un ordre globalement bien défini pour parcourir le jeu, on peut se retrouver en effet au milieu d'un donjon sans pouvoir avancer faut d'avoir la bonne psynergie) MAIS ne nous laisse pratiquement aucun indice sur l'étape suivante. Le problème qui en ressort c'est que pendant une grande partie du jeu, on ne sait même pas pourquoi on va à un endroit et pas à un autre, on découvre même après coup pourquoi on a fait deux énormes donjons. Ainsi, cette partie du jeu ressemble plus à une errance plus ou moins arbitraire dont la logique n'apparaît que des heures plus tard ! Dans ces conditions, je ne vais pas me cacher, je dois avouer avoir commencé par noter les grandes étapes de progression sur une carte à l'aide d'une soluce, sans quoi j'aurais abandonné le jeu au bout de 7-8 heures (c'est ça être adulte et ne plus avoir le temps d'errer pour rien malheureusement).
Après cette phase cependant, et à quelques moments du jeu, on savoure les moments plus scénarisés, on est même content de retrouver les fameuses discussions à rallonge (avec les éternelles "découvertes" de choses répétées cent fois plus en amont dans le jeu et même dans le premier épisode). Enfin, on finit par arriver au dernier phare avec notre équipe devenue toute puissante qui marche vers une fin du jeu relativement satisfaisante.

En résumé, la fin de la saga des héros de Val se mérite (honte sur moi qui ait triché !), elle nécessite de faire fi d'une grande partie assez indigente et obscure scénaristiquement . Sur ce point, j'ai trouve le premier épisode plus convaincant avec des moments plus marquants finalement (Tret, le Colisée, l'éruption, Salamandar et Phoenixia, etc.) ; d'ailleurs, je pense qu'on peut rejouer aisément au premier alors que se refaire le second s'apparenterait davantage à une purge. Si j'étais mauvaise langue, je dirais presque qu'on avance dans cet épisode que pour connaître la fin du premier épisode et qu'il suscite une certaine indulgence parce que finalement, Golden Sun 1 et ne sont qu'une seule et même entité (un peu comme Shenmue 2 pour Shenmue 1, sauf que lui n'a pas ce défaut de narration). Ce serait presque en (petite) partie vrai de mon point de vue (si cela avait été une autre histoire indépendante, je ne suis pas si sûr que je l'aurais fini, du moins pas avec le même rythme de jeu) mais il faut avouer que le titre est assez passionnant grâce à son ambiance ludique et artistique de voyage à l'ancienne.

Quoi qu'il en soit, ce second chapitre constitue une suite à la fois très proche et très éloignée de son prédécesseur. Très voire trop libre, Golden Sun : L'Âge Perdu reprend le système de jeu de son prédécesseur en le rendant meilleur et plus fournir sur tous les plans. Si scénaristiquement, il a vraiment beaucoup de mal à se lancer, il offre encore une aventure old school et exaltante. Pour clore ce test, je soulignerais volontiers ce qui pour moi fait la force de cette saga : une ambiance emplie de l'optimisme des années 90, une aventure assouvissant des rêves d'enfants, un monde ancien auquel on ramène la lumière, Lémuria.
Foulcher
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le 14 févr. 2014

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