L'austérité y a que ça de vrai.
J'aime ce jeu, ma critique est partiale.
Qu'est-ce qui définit un bon jeu ? (ouais on attaque fort) Si ce n'était que du divertissement le boulot des développeur serait plus facile. Selon moi, un jeu réussi doit être un savant mélange entre graphismes (pas forcément beau selon les canons), intérêts scénaristique et ludique et fun. Mais parfois un déséquilibre de ces critères accouche de merveilles.
Donc autant le dire tout de suite, vous voulez du fun, achetez "Dirt" ou "Need for speed". Vous voulez de la simulation pure et dure ? direction les production de Simbin.
Oui GranTurismo a le cul entre deux chaises, mais c'est cet espace, difficilement définissable, qui me plait depuis des années. Maintenant est-ce la nostalgie des goûters chez les grands-parents devant GranTurismo premier du nom qui me fait aimer ce cinquième épisode ? Peut-être bien, mais c'est d'autant plus un point fort puisque justement le feeling d'un GranTurismo est unique et identique depuis sa genèse.
Ce jeu est austère qu'on se le dise, pas de néons sous les bagnoles ou de bouton "replay". La voiture est telle qu'elle est sortie du concessionnaire et quand on visite le bac à graviers on est bon pour recommencer la course voir le championnat. Mais à l'inverse des "vraies" simulation, ce n'est pas grave, parce qu'en te concentrant un minimum tu y arriveras petit scarabée.
D'un point de vue de la technique des véhicules, Polyphony Digital a toujours ciblé les passionnés d'automobile (ceci incluant les kékés "205 GTI"). Le catalogue de voiture récentes et anciennes donnera pleine satisfaction, malgré quelques "oublis" mais chacun a les siens. Heureusement, nul besoin d'avoir fait des études dans le domaine pour ajuster les réglages et voir les effets améliorer le chrono (ou pas). Les différences d'architecture entre les véhicules est également flagrante, chacun trouvera son type de bolide préféré et passera des plombes à améliorer ses temps. La physique du pilotage communique bien avec le joueur, des pneus à bout de course ou des tarages de suspension ratés et c'est tout le comportement de la voiture qui évolue sensiblement.
Les graphismes sont à l'image générale du jeu, austères et réalistes. Il existe un public qui se contrefout d'avoir une route de nuit type miroir qui réfléchit toutes les sources de lumière artificiellement placées dans l'environnement. Dans une course le fun est sur la piste pas à côté. Les voitures sont magnifiquement modélisées ainsi que chaque portion de circuit avec son adhérence et son bosselage (Nürburgring-Nordschleife <3 ).
D'un point de vue difficulté, la marge de progression est grande et le défi bien présent notamment lors des vraies courses d'endurance qui ajoutent encore au challenge. Se concentrer derrière son volant pendant 8 ou 24 heures c'est long et éreintant physiquement. L'ajout des "évènements saisonniers" via le PSN renouvelle à chaque fois au contenu et certains défis nécessitent de s'y reprendre moult fois.
Je me gausse des critiques qu'on voit ci et là, au sujet de l'interface. J'ai également des réserves, j'adorais la carte de la ville pour aller dans les garages, alors l'espèce de "dashboard" bof bof. Mais peut-on décemment baisser la note d'un jeu de course automobile à cause de son interface ?! sérieusement ...
Gran Turismo 5 ne révolutionne rien, ne réinvente rien, les petites touches de nouveauté sont modestes. Mais il réussit sa mission, donner aux fans ce qu'ils attendaient. Je me doute bien qu'un jour à la recherche de nouveaux adeptes Polyphony dénaturera ce qui fait la moelle de Gran Turismo. Mais en attendant la recette fonctionne toujours, profitons-en. Et moi je continue de lever les bras en passant la ligne en première position.
10/10 évidemment.