Quelle attente pour ce GTA V ! Et quelle déception !
Après les coups d’éclats qu’ont été GTA IV et sa critique acerbe de la societe américaine et du rêve américain, Red Dead Redemption l’hommage grandiose au genre western, et les propos de Dan Houser disant vouloir pour RockstarGames de continuer de se diriger vers des œuvres plus matures et sérieuses à destination d’un public adulte et exigent, nous étions en droit d’espérer pour ce GTA V une nouvelle étape franchie pour la franchise et la firme des frères Houser. Surtout que la campagne marketing agressive mais intelligente du jeu nous faisait aller dans ce sens.
Malheureusement dans les faits il n’en est rien : le scénario n’a ni queue ni tête, sans aucun réel enjeu, avec une mise en relation entre les protagonistes forcées, ces mêmes protagonistes qui, même si ils restent sympa (surtout Trevor), ne sont pas très intéressants, mention spéciale pour Franklin, une sorte de mauvaise copie de CJ, comme si GTA V pouvait imiter GTA : SA, quelle idée ! En tout cas il fait bien pâle figure face aux deux autres têtes d’affiche. Surtout qu’en soi aucune raison ne semble pousser ceux-ci à rester ensemble. Ajouté à cela, des personnages secondaires inintéressants et clichés, des antagonistes insipides et oubliables, ainsi qu’un propos et une critique édulcoré, préférant se moquer de la télé-réalité, tomber dans le conspirationnisme bas du front ou encore se moquer des rednecks, sans jamais que cela ne soit réellement mordant ou pertinent, et on se retrouve finalement bien loin des standards auxquels le studio nous avait habitué. Néanmoins, l’écriture de Dan Houser vient sauver les meubles, la narration et le développement de l’histoire sont bien amenés, les dialogues sont toujours au top, et le tout crée une forme d’équilibre servant de cache misère a un fond bien plus branlant.
Heureusement, tout n’est pas noir et le jeu brille par sa réalisation (En même temps vu les moyens...) le jeu tourne comme un charme, le monde grouille de vie humaine ou animale, la mise en scène est brillante avec les transitions entre phases narratives et phases de jeu se font parfaitement, le gameplay est plus dynamique que jamais dans un GTA, et la présence de trois personnages jouables permet de multiplier les points de vus dans les missions permettant d’éviter une certaine redondance, et certaines d’entre elles exploitent au maximum la présence du trio de tête, notamment les fameux braquages, malheureusement celles-ci sont beaucoup trop rares. Il n’empêche que la partie « jeu » reste assez solide pour compenser le reste et faire de ce GTA un bon jeu, mais certainement pas un Grand jeu.
En bref, GTA V est un bon jeu, au gameplay solide, mais qui contrairement à ce qu’il veut nous faire croire, n’a rien a dire et n’a absolument rien de subversif, et met en lumière la tête gonflante des frères Houser qui semblent ne plus avoir les pieds sur terre depuis que le monde les a placé sur un pied d’estale. Qu’on se le dise, à partir de là, RockstarGames n’a de Rock que le nom