Grand Theft Auto V par nulysses
Mal noter un GTA c'est évidemment s'exposer à être mal compris, à devoir se justifier, à passer pour un aigri ou un blasé, mais soyons sérieux et exposons rapidement les faits. Formellement la copie est parfaite, les machines donnent le meilleur d'elles mêmes, le jeu est magique, incroyable... c'est en ce qui concerne le fond que le bat blesse. On peine à s'attacher aux destins de ces trois personnages, et sorti de quelques scènes assez anthologiques, il faut le reconnaitre (la première scène de Trevor), rien de ce qui peut arrivera aux protagonistes ne prendra aux tripes.
Ce qu'il en reste? une certaine amertume en comprenant que Rockstar s'auto-parodie en mettant en scène deux figures archétypales qu'il a déjà exploité dans ses précédents opus (Mike et Franklin), et Trevor.
Trevor est un alibi. En mettant en scène les excès du joueur lambda, bêta devrait on dire, Rockstar espérait peut être désamorcer les critiques liées à l'utilisation de la violence dans son jeu. Las, en poussant le bouchon trop loin, notamment lors de la grotesque scène de torture, le studio perd son public. aucune identification n'est possible avec ses personnages vides, prétextes à un scénario convenu et sans surprise.
La ville est gigantesque mais on préférerait éviter certaines des rencontres qui la parsèment tant les missions annexes semblent, au mieux sans saveur, et le plus souvent rébarbatives. Restent les casses qui rythment ponctuellement l'aventure et qui tiennent plutôt bien la route.
GTA5 n'a jamais autant mérité son intitulé de jeu bac à sable. il faut tout le talent d'un conteur pour transformer un tas de sable en château et en promesse d'aventure, et c'est tout ce qui manque à cet épisode.