Critique mise à jour : 100% + GTA Online + reflexion NG/PC.

J'écris ces notes après une partie terminée, un compteur fixé à 100%, et un paquet d'heure Online.

Quoi dire sur GTA V, comment articuler mon sens critique, mais laisser la place au ressenti ? Quand je prends le temps de blablater chez SC, j'aime bien amener mon background perso pour mettre un contexte à mon avis.

Donc, retour en 2008, GTA IV était mon premier jeu de l'ère HD, ayant peu tater de la manette pendant 5 ans avant de craquer pour une 360. Rien ne m'avait laissé entrevoir l'évolution du jeu vidéo dans sa narration et son immersion. Je ne m'attendais pas du tout à ressentir cette étrange compassion pour Nico Bellic - surtout après une approche assez moyenne des GTA. Du premier jusqu'a San Andreas, en passant par les épisodes sur PSP, je suis toujours retrouvé coincé au "point gta", cet instant où sur 3 ou 4 différentes missions proposées, je suis pas fichu d'en finir une seule. Et avec le recul, autant je pouvais être mauvais, autant la maniabilité a toujours été merdique, chez Rockstar.

Bref, j'avais jamais dépassé les 3 heures de jeu à un GTA, et le quatrième opus m'a drôlement accroché. J'ai retrouvé ces "points gta" mais un gameplay un poil plus souple (mais encore terriblement rigide) m'a encouragé à perseverer, et paf : je termine mon 1er GTA. Bien biflé comme il faut, j'ai redécouvert ce plaisir de passer la nuit sur un jeu qui ne me laisse pas aller me coucher. 2 ans plus tard, RDR m'a été encore plus ravageur que GTA IV, c'était le 1er jeu rockstar que j'ai terminé à 100%, son multi m'a éclaté et le DLC Undead Nightmare m'a rallongé ma partie une paire de semaines supplémentaires. Depuis, Rockstar est un éditeur que je peux suivre en toute confiance : GTA IV, RDR, et tous leurs DLC, ça m'a passionné des semaines et des semaines... LA Noire me fit moins d'effet car j'y ai trouvé un rapport maladroit entre le concept de base et le monde ouvert en apparence GTA like, mais ça m'a tenu en haleine aussi longtemps que les autres jeux.

Et puis le big boss de 2013, GTA V est arrivé.

Le premier choc, ça a été de quitter cette grisaille de Liberty City et la dépression de Nico pour San Andreas et des personnages névro-too-much. Ca m'a quelque peu gêné durant les deux premières heures de jeu, j'avais tant de souvenirs chargés en émotions sous la pluie de Liberty City - et il est très naturel d'avoir le réflexe de comparer les suites. Mais j'ai compris qu'il était plus sage d'avoir un recul de genre sur ces jeux. J'ai pris GTA V pas comme un opus de la saga GTA, mais comme un nouveau Rockstar, aussi différent de GTA IV que de RDR, MP3 ou LAN. Comme la nouvelle œuvre d'un réalisateur. Et ça allait tout de suite mieux.

Déjà j'ai grandement apprécier retrouver la base du IV, mis à jour avec beaucoup d'éléments et d'améliorations venues de RDR et MP3, et même, un certain esprit d'LA Noire était là : avoir une interface à base de tableaux et photos pour préparer un casse, ça m'a évoqué les carnets de Phelps, qui aident à la démarche à suivre.
Le fait d'avoir une vraie soundtrack amène vraiment quelque chose. Sans arriver à la maestria de la BO de Red Dead (non mais ce chef d'oeuvre musical...), j'ai adoré les musiques lors des missions, bien que je trouve qu'elles sont trop discrètes, même en montant le niveau des musiques à fond et en baissant les bruitages.

Le scénario - "détails" qui est plus ou moins important chez les joueurs, chez moi il a une place non négligeable - peine parfois à justifier la manipulation de trois protagonistes, mais les personnages de Michael et Trevor m'ont amené quelque chose que je n'avais pas encore "expériencé" dans un jeu de ce type. Entre la vie de famille merdique de Michael le dépressif-qui-se-soigne et Trevor le bouseux-hardboiled-sous-speed, j’étais gâté. Reste en retrait Franklin, plus classique, allant parfois vers l'inexistant pour se réveiller que dans les missions à 3 personnages. Son principal intérêt m'a semblé être lié à sa capacité à ralentir le temps lors de la conduite, ce qui a sauvé mon cul un paquet de fois !

Globalement, j'ai vécu GTA V comme une histoire vaguement Tarantinienne (de ses débuts) et... ça me va très très bien ! L'introduction et la relation Michael/Trevor tissée tout le jeu m'a vraiment plu, ce fil rouge se charge en tension jusqu'au final où un choix crucial s'impose. Un scénario très bon, peut être trop classique. Étant fana de dialogues ping/pong mémorables tout médias confondus, GTA V tape dans le haut level. Pas étonnant que les acteurs des trois personnages soulignent que leurs rôles étaient déjà fort sur le papiers avant même d'avoir à s'inspirer d'autres histoires et archétypes de jeu. Contrairement à GTA IV et RDR, j'ai trouvé dans GTA V quasiment aucune mission fade ou inintéressante. Je me rappelle avec Bellic ou Marston avoir déjà zappé des cinématiques d'intro de missions et un peu m'ennuyer à faire du "va là bas - ça se passe mal - tue tout le monde - fuit - reviens" et si GTA V n'évite pas toujours ce schémas, la narration m'a maintenu en alerte constante. Mention spéciale aux braquages qui, même en était réellement plus rudimentaires qu'ils en ont l'air, sont 'achement efficaces dans l'immersion et le dynamisme de jeu. Vraiment dommage que la promo (avec la vidéo de gameplay du solo) ait beaucoup insisté dessus car il y en a vraiment trop peu.

Hélas, toujours pas de personnage féminin jouable et je trouve ça dommage, surtout après les nanas badass (non jouables) de RDR qui prouvent bien que les femmes ont carrément leur place dans un jeu Rockstar, et pas que pour jouer des hystéries grossières et pathétique ou se pavaner sur le trottoir. Trevor en femme, ç'aurait été priceless. Chelou, mais priceless. C'est un peu pour ça qu'après un solo fort en burnes, j'ai créé un avatar féminin dans le multi (bien accueilli par un discours vaseux et dégueu de Lamare à mon accueil à Los Santos...).

En ce qui concerne le jeu et le challenge, je ne sais pas encore où positionner la difficulté. Il m'a semblé plus simple que le IV mais à l'époque de l'opus précédent j'étais redevenu un novice. Aussi, la construction des missions me parait être mieux amenées pour garder une bonne balance entre plaisir et frustration. J'ai lu quelques critiques sur le fait que d'avoir des checkpoints dans les missions qui empêchent de tout rejouer lors d'un échec - ainsi que la proposition après 5 échecs de passer à l'étape suivante - étaient une main tendue vers le casual gamer, j'y vois aucun problème, étant donné qu'on peut refuser de reprendre au checkpoint et recommencer du début, comme dans les GTA classiques. Et si ce qu'on appelle un "casu" peut profiter du jeu, tant mieux...

Le jeu terminé, mon bilan est très positif. Je suis un peu emmerdé par un bug qui coupe tous les événements aléatoires / rencontres dans la rue / gestion de propriétés, lorsqu'on est proche de la fin, et ce sur certaines parties. Moi qu'avait l'objectif de TOUS torcher (ouais même les braquages de fourgon), ça me complique un peu la tâche.

En ce qui concerne le Online, c'est encore une expérience totalement subjective.
Je ne joue que très rarement Online, et quand je le fais, je préfère avoir un pote avec moi. Sinon ça me branche pas tant que ça. Il m'a semblé que le vrai jeu révolutionnaire selon Rockstar n'est pas GTA V, mais GTA Online. D'ailleurs, je pense que le solo est un passage obligé, une sorte d’extrêmement long tutorial pour nous amener à vivre notre propre expérience dans le Online. Le label s'est engagé depuis sa création dans l'expérience personnelle et totalement libre, j'ai débarqué à Los Santos et j'y mène ma carrière de criminel en carton à ma manière, transformant le jeu en balades contemplatives, et virer d'un coup sec en rodéo sauvage. Créer son avatar (d'une manière étrange, peu maniable, mais super originale), souligner le principe de possessions (véhicules, maisons, garages, vêtements), et mettre à jour très très régulièrement selon l'occasion (mention spéciale à Los Santos sous la neige, ça m'a foutrement bluffé), ça me va pour hisser le pack GTA V et GTA Online dans ma top list de tous les temps. Quelques merdes à droite à gauche (bugs, déconnexions, passages de jeu pas encore optimisés et souvent maladroits) tâchent le tableau, mais perso, j'en ai tellement eu pour ma thune avec le solo, que ce online constamment mis à jour et amélioré me va très bien.

Avec plus de 100 heures en solo et une 70aine en multi, je peux encore mieux percuter la réussite de Rockstar.
Je le nuance - encore et toujours - avec ces souvenirs si tristes de l'effet de la tragédie qu'est GTA IV et la dernière partie de RDR, ainsi que la beauté incroyable des environnements du western de Rockstar SanDiego, que je ne retrouve pas (ou peu) dans cette immense satire de la société occidentale 2.0 qu'est le V.
Au final, j'aurais aimé que l'ambiance survoltée et totalement folle soit compensée par plus de noirceur. Les liens entre Michael et Trevor marchent bien en ce sens, mais ils restent trop en surface. De toute façon, c'est pas assez pour me gâcher le plaisir.

GTA V est du même calibre de RDR et y jouer était - et reste - foutrement génial...



Si mon avis peut valoir un kopeck, je conseille GTA V à tout ceux qui ont taté et aimé du Rockstar ; aux autres, je les invite à l'essayer, seuls, depuis le début, et pas "chez un pote qui te passe la manette au milieu de la ville". GTA V et GTA Online offrent une grande expérience personnelle du monde virtuel, et ça serait con de passer à côté.





Petit point supplémentaire : à l'aube de la sortie de l'opus sur next gen puis pc, je suis hyper dubitatif.
Autant je trouve ça hyper normal que ça soit 1000 fois plus beau, qu'ils puissent redesigner l'aventure en ajoutant une vue subjective, que la physique du jeu change, avec plus de végétation, du brouillard, des reflets mieux gérés, ok. C'est sur une génération supérieure, ça me dérange pas.
Par contre les autres ajouts piquent l'anus. Plus de musiques, plus d'animaux, nouvelles missions. J'ai foi qu'une fois la hype de la ressortie soit passé un DLC ajoutera tout cela aux version ps3 xbox360 (et ne me dites pas que c'est impossible : je demande pas un DLC qui améliore le graphisme mais qui offre le même contenu). Ca donne un peu l'impression d'avoir joué à une béta pendant toute une année. En plus de n'avoir toujours pas mis les braquages à disposition dans le Online, c'est quand même une vaste communauté de fan qui se sont fait pinés. Je ne pense pas avoir de prochaines machine dans l'immédiat, Rockstar, je vais me faire foutre ? Très peu cool...

Créée

le 23 oct. 2013

Modifiée

le 17 juil. 2014

Critique lue 466 fois

2 j'aime

MKD

Écrit par

Critique lue 466 fois

2

D'autres avis sur Grand Theft Auto V

Grand Theft Auto V
Sevanimal
2

La seule critique valable (mondialement) de ce "jeu".

C'est bon c'est fait, j'ai enfin terminé GTAV. Cinquante heures de souffrances, mais je vais me donner la peine d'écrire un "petit" (wall of text incoming) quelque chose à propos de ce jeu monstre et...

le 10 déc. 2013

82 j'aime

65

Grand Theft Auto V
Kobayashhi
8

I'm rich, I'm miserable, I'm pretty average for this town.

Cinq années, c'est le temps qu'il a fallu à Rockstar pour peaufiner son bébé, pour arriver à puiser l'essence de la série et offrir l'épisode le plus abouti et l'un des jeux vidéo les plus addictifs...

le 21 sept. 2013

73 j'aime

Grand Theft Auto V
PekJB
9

Addicted to chaos

On connaît de longue date les ingrédients de la franchise. La sauce prend encore une fois, et peut être même plus que jamais. Au delà de toutes les considérations concernant la juiciness du gameplay...

le 21 sept. 2013

58 j'aime

5

Du même critique

Napoleon Dynamite
MKD
9

Critique de Napoleon Dynamite par MKD

Ca peut être assez difficile d'entrer dans ce film. Je m'y suis pris trois fois de suite, et puis... Un nouveau monde s'est ouvert. Le temps ne s'y déroule pas comme chez nous. Les gens ne font...

Par

le 29 mars 2011

17 j'aime

Hallelujah bordel !
MKD
4

Critique de Hallelujah bordel ! par MKD

Ca se résume à un mec qu'a un texte pas trop mal, mais qui le plombe par une présence scénique horriblement nulle, il sautille partout, exagère (mal), et cabotine comme le plus gros lourd de tes...

Par

le 19 mars 2015

13 j'aime

La Vengeance
MKD
3

"Le film c'est la vérité mais 24 fois par image dans la ch... à ta mère" Jean Luc Morsay

La curiosité en ébullition, après tout le fatras du gus pour tout et n'importe quoi (entre une soi-disante censure de marine lepen (qui doit même pas connaitre son existence) et un clash contre un...

Par

le 27 févr. 2012

13 j'aime