À voir le grand écart qui s'opère entre mon appréciation et les notes de mes quelques petits camarades ayant terminé et modérément apprécié le jeu, une argumentation plus détaillée s'impose (puisque non, mon doigt n'a pas rippé).
«Insiste sur tes atouts et camoufle tes faiblesses», dirait un grand sage digne de ce nom, suivant la voie tracée par Sun Tzu, Carl von Clausewitz et Navi la fée. C'est exactement la stratégie adoptée par Game Arts pour Grandia Xtreme. Plutôt que de tenter le diable et proposer un nouveau jeu maladroitement scénarisé, le développeur nippon a décidé de réduire les phases de narration à leur portion congrue pour offrir au joueur des combats à foison et de nombreuses options de personnalisation.
Véritable marque de fabrique de la saga, les affrontements dynamiques et stratégiques prennent toute leur valeur dans ce dungeon RPG qui offre au joueur avide de combats et de personnalisation un fantastique terrain de jeu.
Et si les doublages de Dean Cain et Mark Hamill (!) sont absolument catastrophiques, les autres acteurs s'en tirent bien mieux et Noriyuki Iwadare signe une bande originale solide, dont le génie véritable se révèle lorsque commence la bataille (donc souvent).
Reste la question de la note, puisqu'elle risque de surprendre. En 2012, Grandia Xtreme est indéniablement plus éloigné de la perfection que lors de sa sortie, dix ans auparavant. Et la nostalgie voile certainement mon esprit et tire vers la droite la barre étoilée. Soit. Mais rien ne pourra me rendre les deux cents heures que j'ai passées à écumer ses zones de combat. Ça ne tombe bien, je ne voudrais les récupérer pour rien au monde.
Les fans de la saga auraient tort de bouder cet épisode décomplexé, qui s'inscrit bien plus dans l'héritage de la série qu'on ne pourrait le croire. Grandia Xtreme en est la forme la plus minimale, la plus pure. L'ADN sans la membrane, le poussin sans la coquille, le ciel sans nuages.
