Probablement la meilleure retranscription d’un Shonen interactif auquel j’ai eu la chance de jouer, avec tout ce que cela implique d’adrénaline bouillonnante, d’idéalisme naïf et de démesure épique que nos amis Japonais sont encore les meilleurs à maitriser. Si le scénario accumule les personnages archétypaux et les clichés à tous les étages, l’univers n’en demeure pas moins formidablement attachant grâce à la capacité remarquable de l’œuvre de concilier son imaginaire foisonnant tout en assurant une cohésion thématique entre ses différents composants.
Ainsi si le gameplay vous fera éprouver la sensation grisante de défier les lois de la gravité tout en n’ayant jamais un contrôle absolu sur votre trajectoire précise, cette interactivité trouvera rapidement un écho narratif avec les thématiques abordées par le récit, qu’il s’agisse de cette lutte des classes sociales dont la segmentation est matérialisée dans les différents niveaux atmosphériques ou encore les questionnements identitaires de sa formidable héroïne, engluée dans ses responsabilités prédestinées dont elle ne cesse d’essayer de s’émanciper.
Gravity Rush 2 est loin d’être dénué de défauts et de sa caméra vacillante à ses raccourcis narratifs en passant par la répétitivité de ses quêtes secondaires, vous ne manquerez pas de raisons de le décrier si vous n’êtes pas interpellés par son idéalisme décomplexé. Mais si vous aussi, vous avez un jour ressenti le Cosmos, alors peut-être vous laisserez vous également transporter dans cette odyssée aérienne, aux côtés des formidables guerrières qui combattirent pour sauver le monde.