Un diamant d'humoir noir

C'est dingue à quel point je suis tombé sous le charme de ce jeu d'aventure culte de LucasArts.

Tout y est là-dedans. Entre son ambiance inimitable qui mêle avec brio film noir et mythologie mexicaine façon satire, sa galerie de personnages inoubliable et attachante, son OST goldée, ses doublages parfaits et sa qualité d'écriture absolument irrésistible avec des dialogues savoureux à la pelle, tout ça nous rend un jeu assez unique en son genre.

Le scénario est prenant à souhait et d'une originalité folle, on a vraiment la sensation de jouer à un excellent petit film d'animation et d'espionnage avec ces agents secrets, ces casinos louches, ces femmes fatales, ces piano bars enfumés et ses pelos whisky à la main, sa musique jazzy... etc

Ça reprend tous pleins de codes et d'ingrédients propres aux fameux films noirs des années 30/40 mais tout en ayant son identité à lui. J'ai joué avec une soluce à portée de main histoire de pouvoir profiter de l'histoire d'une façon assez fluide, même si dans l'ensemble je n'ai pas trouvé les énigmes aussi tordues qu'un "Day of the tentacle". "Grim Fandango" mise sur un humour un peu plus subtil et moins absurde et je préfère ça. Ce jeu me correspond davantage en tout. Et de toute façon même galérer sur des énigmes tordues c'est complètement ce qu'on est censé attendre d'un LucasArts de la grande époque. C'était leur marque de fabrique.

Le jeu est aussi d'une variété et d'une générosité qui n'existe plus trop aujourd'hui, que ce soit dans ses décors visités, dans ses situations ou bien dans ses nombreuses lignes de dialogues. Tout est toujours bourré d'inventivité, d'imagination et de trouvailles (visuelles ou autres)...

Et en parlant des décors justement comment ne pas parler de sa magnifique petite direction artistique avec ses images précalculées qui vieillissent (pour la plupart) assez bien ? Certains plans sont juste à tomber et possèdent un cachet esthétique fou. J'imagine la claque que ça a dû être à la toute fin des années 90'.

Franchement, j'ai adoré du début jusqu'à la fin tant ça me semble être une petite perle indémodable dans son genre. C'est la définition même du jeu culte et ludique pour qui son échec commercial aura parallèlement signé le chant du cygne à la fois du point and click mais aussi du jeu d'aventure traditionnel de l'epoque alors que c'était sans doute et pourtant l'aboutissement ultime d'un genre.

A essayer au moins une fois dans sa vie. Pour ma part il est entré illico presto dans mon top 10 vidéoludique. Et Manny Calavera est quant à lui devenu instantanément l'un de mes personnages préférés.

Merci donc à Sony d'avoir aidé à ressortir ce petit bijou. Passer à côté aurait été un crime dans ma vie de gamer tant ce titre représente tout ce que j'aime dans le médium.

J'ai joué au remaster sur PS4 mais je préfère mettre ma critique sur l'original car là je juge les qualités intrinsèques du jeu, et non la plus value apportée par le portage.

Et maintenant pourquoi pas m'attaquer à "Monkey island" ?