Hades est pour moi la surprise de l'année. Pour ma part, je n'avais pas suivi l'engouement sur ce jeu lors du développement et des différentes phases de test. J'ai découvert le jeu un peu par hasard sur Steam mais aussi par le biais des "influenceurs" sur Twitch (Mister MV, Antoine Daniel etc.) qui ont matraqué le jeu pendant des semaines en octobre dernier. Comme vous le savez, si vous lisez régulièrement mes critiques, je ne suis pas un grand amateur de rogue-like mais je dois avouer qu'il est compliqué de résister aux charmes d'Hades tant celui-ci transpire la qualité par toutes ses pores.
Diablement addictif, Hades a un goût permanent de "reviens y" grâce à une narration et un système de progression dans le scénario tout à fait ingénieux. C'est en effet quand vous mourrez et retournerez à la base qu'il sera possible pour vous, à la fois de débloquer des améliorations pour votre personnage et/ou pour vos armes, jusque là classique vous allez me dire, mais aussi faire avancer le propos scénaristique en parlant aux divers personnages entourant votre famille ; en l’occurrence celle des Enfers issue de l'univers Olympiens, comme l'intitulé du jeu l'indique. Vous êtes Zagreus, le fils d'Hadès, Prince des Enfers, un garnement un peu tête-à-claque qui croit avoir tout compris, et vous désirez vous échapper des Enfers avec la complicité des divinités de l'Olympe pour : - 1) faire chier votre père - 2) retrouver un personnage qui est cher à votre cœur. Je n'en dis pas plus de peur de divulguer une partie de l'aventure. Cette volonté de vous échapper sert donc le gameplay de ce rogue-like puisque à chaque session, il s'agira pour vous de remonter à la surface en parcourant les trois parties principales des Enfers mythologiques qui sont le Tartare, Asphodèle et enfin l'Elysée. Si les décors sont drastiquement différents pour chacune de ses zones que ce soit on niveau artistique que dans la construction de ceux-ci (système procédural), on regrettera tout de même l'absence totale d'originalité dans les boss de fin de niveaux qui sont, pour le coup, toujours les mêmes.
Le point fort ultime de cet Hades reste bien évidemment son gameplay nerveux et addictif. En effet, non content de vous proposer un panel de 6 différentes armes celles-ci sont également subdivisées en 4 autres déclinaisons aux effets radicalement différents. A cela, il faut bien évidemment ajouter le pouvoir des divinités de l'Olympe (Zeus, Athéna, Hermès, Arès, Aphrodite, Poséidon, Déméter, Dionysos...) que vous croiserez à chaque ascension et qui viendront agrémenter votre personnage de pouvoirs redoutables selon leur spécialité (électrique, gel, protection, rapidité, AOE etc.). J'ai dû faire environ 75 parties et sachez que je n'ai jamais eu la sensation de m'ennuyer ou d'avoir entre les mains le même personnage. Cette prouesse des développeurs est tout simplement hallucinante. Les synergies entre vos armes et les pouvoirs des Dieux sont jouissives à souhait, enfin... dans la mesure où votre personnage est bien monté car il est aussi possible de rater une session car Zagreus pue la merde. La puissance de ce dernier dépendra donc de vos choix de sorts (parmi la multitude proposée entre toutes les divinités), de la rareté de ceux-ci (au départ il s'agit de pur hasard mais que l'on est amené à aiguiller grâce à des paramètres à débloquer puis à développer), de l'objet que vous portez sur vous (objet à débloquer au fur et à mesure de vos rencontres et discussions) et du niveau de votre arme (chaque arme à 5 niveaux de puissance). Vous l'aurez compris, la profondeur du gameplay est vertigineuse servie par une réalisation technique efficace et de toute beauté. Le jeu se targue le luxe d'être joli, fluide et dynamique dans les combats les plus difficiles. Que demande le peuple ?
Je terminerai cette critique succincte en affirmant chers lecteurs que la dernière production de Supergiant Games vaut largement le détour. Si vous appréciez les rogue-like et la mythologie grecque, je ne sais même pas ce que vous faites encore là. Doué d'un scénario plutôt long et bien écrit, d'une direction artistique de toute beauté, d'une bande son énergique et rock'n roll (dont je n'ai effectivement pas parlé jusqu'alors), d'un gameplay nerveux et addictif en 3D isométrique et d'une profondeur de jeu incroyable, Hades est entré directement au panthéon des jeux indépendants. Félicitations aux développeurs. Le jeu de l'année, tout simplement.