Exercice difficile que de faire la critique d'Hadès.
Le jeu est tellement riche, et en même temps dévoiler toutes les bonnes choses qu'il a à offrir serait gâcher le plaisir de la découverte. Le jeu va de surprise en surprise, pendant 70h on se cesse de déverrouiller du nouveau contenu et même lorsqu'on a enfin réussi à boucler ses 2 fins et son épilogue (oups, spoiler), on n'est jamais au bout de nos surprises.
Le jeu commence sur des bases assez simples : Une arme de départ, l'épée, 5 autres à déverrouiller. Quatre étages à gravir pour une run complète, avec son lot de petits ajouts qui viendront corser les parties. Mais très vite, on se rend compte que ces bases simples vont petit à petit se complexifier. Au fur et à mesure des parties, les armes se débloquent, les pouvoirs à débloquer laissent entrevoir des synergies entre eux et les armes, on a envie de tester toutes les combinaisons pour chercher celle qui nous correspondra le mieux.
Et pendant que l'on enchaine les tentatives d'évasion ratées, les PNJs du hub central et ceux à trouver dans les niveaux se dévoilent, on apprend à les connaitre, on discute pour en apprendre plus sur eux et au final on les aime tous.
Hadès a une galerie de personnages super bien écrits, ils sont tous attachants, ont des personnalités certes stéréotypées, mais très marquées, et ont même des relations conflictuelles ou des alchimies les uns avec les autres. On a vraiment la sensation de suivre des personnages vivants, plausibles, qui vivent leur propre vie alors même qu'ils ne sont que des PNJs statiques. Certains seront juste adorables de bout en bout (Dusa <3, P******e), d'autres paraitront insupportables au premier abord mais finiront par s'ouvrir (Thanatos, P******e, même ce vieux ronchon têtu d'Hadès). On aura qu'une envie une fois notre tentative terminée, c'est de directement faire le tour du hub pour tous les voir et leur parler, juste pour qu'ils continuent d'exister.
Et en les côtoyant, on finira par déverrouiller des objets offrant des bonus passifs, voir des pouvoirs spéciaux, qui pourront eux-mêmes être upgradés. On déverrouillera également 2 marchands, pour rendre les parties plus agréables, ainsi que des compétences passives à débloquer.
Oh bien sûr, on finira par arracher la victoire. Mais même alors, l'envie de recommencer nous tordra les boyaux. Le jeu continuera de nous pousser à avancer. C'est d'ailleurs un autre bon point à souligner : Malgré sa difficulté certaine et ses combats intenses, voire très intenses, Hadès est un jeu qui ne manque pas de pédagogie, et n'hésitera jamais à nous encourager à continuer à jouer malgré la frustration et les échecs, via ses personnages et leurs dialogues toujours très optimistes. Ce qui est quand même un bon point pour motiver même les joueurs les moins chevronnés.
Il faudra encore enchainer les tentatives réussies pour avoir la deuxième fin du jeu. Une conclusion qui se suffirait presque à elle-même, mais qui déverrouille le dernier gros atout que le jeu a dans sa besace : le Pacte des Châtiments. Un mode qui permet de choisir manuellement de nouvelles règles pour corser les parties : ennemis plus rapides, soins moins efficaces, temps limité,... Il ajoute également la possibilité de booster les boss pour renouveler leur intérêt.
Les boss, à ce propos, sont d'ailleurs tous excellents, même si je ne comprends pas exactement le choix de l'* comme boss du second niveau, hormis en terme de gameplay pur. Ces boss auront droit donc à des améliorations, et même pour certains à des attaques supplémentaires, qu'ils obtiendront à force de discuter entre eux. La narration du jeu parvient brillamment, à plus d'une occasion, à se conjuguer avec le gameplay. Si l'on perd face à un boss, celui-ci nous le rappellera à la prochaine tentative, et d'autres personnages l'évoqueront dans leurs dialogues avec Zagreus. Il faut au passage souligner l'énorme travail d'écriture que les développeurs ont fait pour les dialogues avec les PNJs. Pendant les 70-80h premières heures de jeu, je vous jure qu'il est presque impossible de tomber 2 fois sur le même dialogue avec un personnage. C'est juste complétement fou. Les dialogues prenant en plus en compte l'évolution du gameplay et les nouveautés de l'histoire principale, ça donne à Hadès une nouvelle couche de profondeur. Le point négatif, c'est qu'à la longue, on sent que tous les dialogues auront la même teneur en fonction du personnage qui parle, les sujets ne varieront que rarement et ça finit par souligner la limite de l'écriture des personnages. Mais franchement, c'est du pinaillage. Ça reste bien écrit, et la synergie gameplay-écriture est impeccable.
Et après, on aura l'Epilogue à obtenir. Plus simple, c'est sûr, mais une conclusion satisfaisante à l'histoire principale, sachant qu'en parallèle, on trouvera des intrigues secondaires et on pourra venir en aide à d'autres personnages, parfois pour obtenir un petit bonus de leur part, mais souvent pour le simple plaisir de les aider. Et même lorsque techniquement, l'histoire sera bouclée, que les intrigues seront toutes arrivées à leur achèvement et qu'on aura débloqué tous les objets et toutes les nouvelles mécaniques des armes, on aura envie de continuer. Parce que Hadès est juste addictif. A l'image de son héros, Zagreus, c'est un jeu qui récompense l'effort et sait valoriser le joueur même dans l'échec. Dans mon cas je n'ai pas tenté au delà de Châtiment 16. Hadès boosté est digne des travaux d’Héraclès !
Hadès est donc un jeu riche, où l'on ne cesse de découvrir plus de subtilités et de mécaniques nouvelles, sans arrêt pendant des dizaines d'heures. L'ambiance visuelle et sonore étant d'ailleurs particulièrement soignée, ça motive à continuer. Le chara-design est juste complétement fou et m'a rappelé par certains aspects Jojo's Bizarre Adventure pour ses personnages (Chaos, Nyx, Artémis,...). On pourrait aussi parler de la pêche, de la gestions des ressources, du Nectar et de l'Ambroisie qui jouent sur notre affect avec les PNJs. Mais ce serait trop en dévoiler.
Ce jeu est juste fou. Complet, accessible, bien écrit et interprété avec talent par des comédiens peu nombreux mais bien choisis, c'est ma bonne surprise de ce début d'année.
Allez Supergiant, on veut voir les suites "Poséidon" en mode Odyssée d’Homère et "Zeus" façon Paradis de Dante !