S’échapper des sombres enfers et des misères de ta famille sera toujours un immense plaisir, Zagreus, tant les aventures que nous avons vécu toi et moi sont mémorables. Nous en avons rencontré, durant cette histoire, des personnages drôles, charismatiques, effrayants, intrigants ou déprimés. Et de ces monstres que nous avons du occire, lequel fut le plus terrible ?
« La réponse est évidente. Mon cher père se vante de l’être, et je n’aime pas admettre qu’il l’est. Mais à toi, je peux te l’avouer. Je frissonne à chacun de nos affrontements. »
Il est vrai qu’il est terrifiant, d’autant plus lorsqu’il ne retiens plus ses coups. Mais le jeu en valait la chandelle. Jeune homme tumultueux que tu es, ta famille était ton propre enfer, duquel tu désirait fuir au début, pour partir à la rencontre de la seule famille dont tu n’avais pas encore souffert : Perséphone, ta mère qui n’était qu’une image éthérée d’amour, bien que Nyx ait été une mère de substitution qui n’avait rien à lui envier.
« Je regrette mon comportement des débuts, mais ne m’excuserais de rien. Car tout est bien qui fini mieux, n’est-ce pas ? Je serais toujours reconnaissant envers Nyx d’avoir été ce que mon père n’a jamais pu être, et ce que ma mère a fui. Mais nous y sommes parvenu. L’enfer est devenu nôtre mont Olympe personnel. »
Certes, et c’était loin d’être évident. Personne n’était là pour réellement t’aider au début, autre que les dieux Olympiens, t’offrant leurs bénédictions pour te permettre de fuir ce labyrinthe sombre et ravagé qu’est le domaine de ton paternel. On pourrait croire qu’en s’adoucissant, l’enfer serait devenu vivable, mais l’inverse s’est produit. Les attentions dont il te fait honneur sont finalement des freins à nos tentatives de fuites. Mais désormais, nous avons le soutien de tant de personnes, même celles qui sont restées nos ennemies.
« Tu penses à Mégère ? Avons-nous jamais eu une relation cordiale, elle et moi ? Tu n’as fait qu’ajouter un peu de piment à nos jeux. Mais elle accepte de m’aider, parfois contre mon propre père. N’est-ce pas fascinant de la voir tiraillée entre son devoir et ses désirs ? Elle aime flageller les autres, mais je suis certain qu’elle a un goût pour l’auto-flagellation. »
Oui, comme bien d’autres dans cet antre de calme qu’est le Hall, véritable lieu de rencontre entre toutes les personnes les plus étranges que les enfers ont accepté d’accueillir. De ce fidèle Achille, que nous avons réussi à réunir avec son aimé, à l’imprévisible Dusa, tombant du plafond pour nettoyer les saletés laissées par Cerbère, et s’enfuir aussitôt. Et ne parlons pas de Thanatos, j’ai senti la tension qu’il existe entre vous. Il est le premier à t’engueuler, tout en craignant pour ta vie.
« Mmh, avec qui n’ai-je aucune tension, dis-moi ? Sans parler de ma famille très proche, j’entends. Si j’étais parvenu jusqu’au mont Olympe, je suis certain que dame Aphrodite n’aurait pas su me résister, mais entre Mégère, Dusa et Thanatos, j’ai déjà bien de quoi m’occuper tu ne penses pas ? Ne parlons pas de ce cher Dyonisos, je rêve parfois d’une fête à ses côtés, mais je crains que mon corps ne survive pas à ses fêtes orgiaques. Quant à dame Artémis... »
Mmh, tu n’es pas de son type à elle, je le crains.
« Je ne le crains pas : je le sais. La pauvre devrait déclarer ses penchants officiellement, ça la rendrait moins à cran. Il m’est impossible de ne pas remercier tante Athéna qui fut la première ayant cru en moi en Olympe, ou Oncle Poséidon... Peut-être est-il plus imprévisible que les autres ? La puissance d’oncle Zeus m’a été aussi très utile, lorsque j’affrontais mon père. Mais c’est sous tes conseils avisés que j’ai su me tirer à plusieurs reprises des Enfers, et retrouver enfin ma mère. »
En effet, il est cependant dommage que ton séjour à la surface ne soit qu’un passage fugace, et pourtant, comme ce cher Sisyphe, nous avons continué de pousser nôtre rocher personnel sans jamais vraiment faillir. Nous ne devions pas faillir, pour accéder à ce que tu voulais vraiment. Pas la fuite de ta vie, mais l’amélioration de celle-ci. C’est ce qui nous a vraiment animé durant nôtre périple, et je suis ravi de t’y avoir aidé. Je suis touché que tu m’aies laissé une place au sein de ta famille, pour profiter des saillies de ce cher hypnos, ou des chansons d’Orphée, qui n’a jamais autant de talent qu’aidé d’Eurydice.
L’amour que je porte à chacun d’entre vous est fort, il me sera difficile de vous oublier. Je ne le désire pas, de toute façon. Je dois retourner à ma propre vie, car de nombreuses aventures m’attendent. Je sais que tu continueras de t’échapper avec impertinence des enfers, et que cette grande famille dysfonctionnelle va continuer d’avancer à son rythme, entre l’érotisme macabre qu’il peut parfois se dégager de chacun d’entre vous, mais de la bienveillance que tu inspires à tout le monde. Zagreus, je te remercie encore. Et je vous souhaite à tous une éternité agréable, dans cette antre de la mort qu’est vôtre famille douce et aimante, à présent.
J’espère que cette critique sous forme de conversation vous a plu. Le concept est étrange, mais ça m’amuse bien plus que d’écrire une critique froide qu’on pourrait retrouver partout. Je préfère la fiction à la critique, et discuter avec Zagreus de nôtre périple est le meilleur moyen pour moi de rendre hommage à ce jeu. Mes critiques, dorénavant, seront sous ce format fictionnel, avec lequel je vais pouvoir m’amuser à créer des situations. Je parlerais parfois aux personnages principaux, ou au jeu lui même en lui offrant une personnalité. Voyez ça comme de la fanfiction si vous le désirez, car s’en est en quelques sortes.
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