Si Halo a l'excuse du temps, Half-Life ne s'en sortira pas aussi facilement. Le jeu a la volonté de raconter une histoire, toute simple soit-elle, au travers d'un gameplay qui se nommait encore le Quake-like. La vitesse du personnage et ses aptitudes sortent complètement de l'univers du jeu, on a davantage l'impression d'être une machine de guerre, qu'un être humain aux capacités de combat singulièrement au-dessus de la moyenne. Tuer les PNJ ne pèse alors absolument pas sur la conscience, car ils sont tellement peu crédible, que l'interruption de leurs dialogues minables par le biais d'une cartouche de fusil à pompe dans la poire, est davantage perçu comme une composante du gameplay. Il n'est pas question de dire que c'est un jeu immoral parce qu'on tue des alliés sans défense, ce qui est très drôle à faire. Cela souligne simplement l'échec cuisant de l'immersion initialement escomptée.
Les scripts de progression primitifs n'aident en aucun cette immersion. A moins de ne jamais avoir joué à un jeu vidéo de sa vie, la construction purement fonctionnelle des niveaux est flagrante. On sait ce qui va se passer, à quoi sert tel endroit, etc. Sans parler du mixage de son qui s'apparente davantage à un attentat sonore. Tout est bruyant, saturé, les effets d'échos sont immondes, et le son change sans transition en passant d'un niveau à un autre. Toute cette esbroufe sert à cacher des affrontements sans saveur, en rajoutant des armes qui font beaucoup de bruit pour rien. Pris individuellement, les bruitages ont cependant un charme indéniable, particulièrement les stations HEV, ce qui explique en grande partie tout les memes autour de ce jeu peut-être historique, mais d'un autre âge.