Half-Life a été, en son temps, une petite révolution en matière de jeux de tir subjectif. Et même s'il est aujourd'hui dépassé (au moins graphiquement) par les mastodontes du genre, il conserve un charme tel qu'il peut toujours être joué avec le sentiment d'excitation originel.
On se laisse immerger dans cette histoire de science-fiction relativement simple au premier abord: une expérience scientifique tourne mal et crée une brèche interdimensionnelle qui permet à une horde d'extraterrestres hostiles de débarquer sur Terre, semant le chaos au sein du complexe scientifique qui est leur point de chute. Les pauvres chercheurs de Black Mesa vont tenter de survivre et de se sortir de ce capharnaüm, mais l'issue ne semble pas devoir être heureuse face au déferlement implacable des terrifiantes bestioles.
L'intrigue se vit à travers les yeux du Dr Gordon Freeman comme s'il s'agissait des nôtres: on sursaute et on tremble pour lui; on ressent à sa place l'incrédulité et l'horreur lorsque l'on découvre que les militaires sont envoyés pour supprimer les témoins gênants (le personnel scientifique et de sécurité): il faudra lutter contre eux au même titre que contre les extraterrestres. Concernant ces derniers, le bestiaire est assez diversifié, avec différentes formes uniques qui ont chacune leurs particularités, et qui produisent dans tous les cas leur effet...
Dès l'ouverture du jeu, une intro qui met dans l'ambiance et amène doucement à la catastrophe, on prend un plaisir fou à évoluer dans le complexe scientifique de Black Mesa, pensé et modélisé avec brio, alternativement lumineux et relativement calme, et sombre et oppressant à souhait. Dans ce dernier cas, il est monnaie courante d'être saisi de peur au moindre bruit suspect surgissant d'un océan de silence pesant. Soulignons d'ailleurs l'efficacité de l'univers sonore, avec une musique qui n'intervient que très rarement et discrètement, ce qui ne fait que renforcer la tension du joueur.
L'arsenal dont dispose le scientifique s'étoffera au cours de l'histoire: s'il ne comprend au départ que le mythique pied-de-biche (qui du reste pourra être utilisé tout au long de l'aventure), viennent s'ajouter des armes à feu plus classiques, puis divers joujous plus originaux. Nous sommes dans un centre de recherche, qui plus est envahi par des bestioles d'une autre dimension, ne l'oublions pas.
Au final, on tient avec ce jeu un chef-d'oeuvre de la fin des années 90, encore excessivement appréciable aujourd'hui, qui emmènera le joueur bien plus loin qu'il ne l'aurait initialement imaginé... Une oeuvre marquante de ma jeunesse vidéoludique.