Halo 3: ODST
6.3
Halo 3: ODST

Jeu de Bungie Studios et Xbox Game Studios (2009Xbox One)

Halo a révolutionné le FPS. Masterchief est un des personnages les plus mythiques du jeu vidéo (ce qui m'interroge un peu, vu son manque de charisme, mais passons). On ne m'ôtera toutefois pas de l'idée que Halo est une franchise paresseuse.


Halo : Combat Evolved, premier du nom, était une petite révolution dans le monde du FPS à l'époque. La jouabilité est excellente et repose sur la simplicité : il y a peu d'armes, on ne se prend pas la tête pour trouver des munitions, il n'y a presqu'aucun item à looter ici ou là... L'histoire, sans être très originale ni très développée, offre un cadre de jeu sympathique. On est d'autant plus immergé et séduit que les graphismes sont bons, les couleurs vives et les musiques un peu new age très efficaces.


Halo 2 reprend les ficelles du premiers et développe un peu l'univers. On a la possibilité d'incarner l'Arbiter, et donc de passer du côté des covenants. Quelques nouveautés du côté des armes et des véhicules. La musique est toujours top et on termine sur un beau cliffhanger.


Halo 3 n'apporte aucune surprise. Les graphismes évoluent à peine par rapport au précédent opus, l'histoire -déjà pas spécialement haletante à l'origine- patine et surtout on constate que la franchise Halo bascule dans l'ennui. Toujours exactement les mêmes armes depuis le premier épisode, les mêmes ennemis, les mêmes décors... Ces décors, parlons-en d'ailleurs. Les extérieurs sont sympathiques et proposent parfois quelques jolis effets de lumière, même s'ils restent très classiques. Mais les intérieurs sont -et ce, depuis le premier opus- d'un ennui terrible. Des couloirs uniformes interminables s'enchaînent sans aucune variations, on a l'impression que les level designers ont scellé un pacte avec le raccourci copier-coller. Bref, tout cela n'est pas très excitant. Il n'y a que le niveau dans l'épave envahie par le parasite qui offre un décor organique plus original (mais toujours ces mêmes ennemis parasites à la pelle). Dernier point extrêmement pénible de cet opus : le jeu qui freeze pour laisser apparaître une vision de Cortana en souffrance (rappelons que c'est une IA, mais passons) qui nous débit des phrase ésotériques incompréhensible et insupportables.


Et finalement arrive ce Halo 3 : ODST. Et là, les développeurs décident de conserver l'aspect rébarbatif de Halo, tout en supprimant ce qui rendait les jeux précédents sympathiques. Aussi, retrouve-t-on toujours les mêmes armes (je ne peux plus encadrer ce fusil covenant violet ou le petit flingue merdique des grognards), les mêmes mécaniques de jeu, les mêmes ennemis, les mêmes véhicules, les mêmes cartes avec aussi peu d'items à récupérer...


Pour ce que je viens d'évoquer, rien, absolument rien, ne change. Mais pour le reste, on a quelques nouveautés : on nous supprime nos héros habituels pour nous proposer d'incarner une escouade de soldats lambdas, tous plus insignifiants et beaufs les uns que les autres. Halo n'est pas spécialement réputé pour ses dialogues de haute-volée, mais alors là on tombe dans l'indigence la plus totale (même niveau que ce qu'on a pu retrouver récemment avec Gears of War 5 je dirais). Du coup, on perd le fil de l'histoire principale pour tomber dans l'anecdotisme le plus insignifiant et le plus ennuyeux. Autre petite nouveauté dont on se serait bien passé : le décor. Imaginer une ville africaine futuriste de nuit offrait des possibilité dingues. Mais si l'idée était bonne, le résultat est d'un ennui pathétique. Le décor est illisible sans la vision nocturne, ou alors très moche avec ses contours détourés si on l’active. New Mombasa n'est qu'un ensemble de blocs de béton sans âme, qui rappelle le décor de n'importe quelle autre base ou ville des précédents opus. Comment des équipes de concepteurs peuvent-elles avoir aussi peu d'imagination ? On nous aurait dit que c'était New York ou Moscou, on y aurait cru de la même manière. Aucun particularisme, les voitures abandonnées ressemblent à de pauvres Twingo relookées, il n'y pas de marché abandonné, de corps dans les rues, de civils qui se cachent... Bref, on a l'impression d'être dans un décor de paintball en carton-pâte. Tout semble anecdotique, sans âme et ennuyeux dans cet opus, complètement insignifiant à mes yeux.


Encore plus que les épisodes précédents, ce Halo 3 : ODST s'adresse à des ados en manque de testostérone et lorgne tristement du côté des plus mauvais Call of Duty. Exit la dimension mystique et eschatologique de la trilogie initiale. Exit également l'ambition de proposer de la nouveauté. Confinement oblige, je m'attaquerai quand même à la suite de la franchise en espérant y trouver un peu plus d'excitation et d'ambition.

ZachJones
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs jeux vidéos en coop locale

Créée

le 21 avr. 2020

Critique lue 316 fois

6 j'aime

Zachary Jones

Écrit par

Critique lue 316 fois

6

D'autres avis sur Halo 3: ODST

Halo 3: ODST
ZachJones
4

Une franchise paresseuse

Halo a révolutionné le FPS. Masterchief est un des personnages les plus mythiques du jeu vidéo (ce qui m'interroge un peu, vu son manque de charisme, mais passons). On ne m'ôtera toutefois pas de...

le 21 avr. 2020

6 j'aime

Halo 3: ODST
IrrelevantSnake
3

Michael Bay Presents

C'était effroyable et sincèrement, je suis content qu'il soit pas long. Déjà, l'idée de base devoir traverser une sorte de hub centrale pour aller de mission en mission, ça aurait pu être sympa sauf...

le 24 janv. 2021

5 j'aime

Halo 3: ODST
LinkRoi
7

Halo 3 : PTSD

Parlons de Halo 3 : O.D.S.T !Je spoil un peu dans cet avis ! (attention !)*comme d'hab, je suis honnête avec vous, cette critique est certifiée recyclage (50%). Alors, pourquoi est-ce que je recycle...

le 12 mars 2023

3 j'aime

Du même critique

L'Homme qui tua Chris Kyle
ZachJones
5

Inachevé

Brüno et Fabien Nury sont deux artistes de bande-dessinée que j'apprécie beaucoup, notamment pour les excellents Tyler Cross. Je me suis donc facilement laissé tenter par L'homme qui tua Chris Kyle...

le 14 déc. 2023

20 j'aime

Peau d'homme
ZachJones
7

Peau mâle du tout !

Dans « Peau d’homme », nous suivons l’histoire de Bianca, jeune bourgeoise promise à Giovanni, fils d’un riche marchand, à l’heure de la renaissance italienne. Désireuse d’en apprendre plus...

le 5 sept. 2020

9 j'aime

Le Bug humain
ZachJones
9

Le striatum, où quand notre meilleur ami devient notre meilleur ennemi

Le Bug humain propose une approche originale de la catastrophe écologique qui se profile, à travers le prisme des neurosciences. Sébastien Bohler ne s'intéresse pas tant aux faits alarmants ou à...

le 3 févr. 2020

9 j'aime