Sorti en parallèle du film, Harry Potter à l'école des sorciers sur GBC est un RPG développé par Amaze entertainment (aujourd'hui Griptonite Games), un studio à l'époque assez jeune et qui se spécialisera dans les adaptations de licences.



Graphismes



Visuellement le jeu est correct côté technique mais un peu spécial côté direction artistique : les développeurs ne se sont pas basés sur les visuels du film, ce qui fait qu'on ne voit ni les personnages, ni les lieux emblématiques de Poudlard tels qu'on en a l'habitude. Un peu dommage, car le film était réussi de ce point de vue là. Dans le jeu, les personnages semblent issus d'une bande-dessinée et le château est une simple tour de 7 étages avec des statues improbables (je pense à cette grand-mère qui brandit une canne), une mystérieuse "orbe" géante qui flotte dans les airs et de nombreuses salles de classe vides. Bon point en revanche : le nombre important de passages secrets permettant de parcourir rapidement les sept étages une fois qu'on les aura mémorisés.



Concept



Dans ce Harry Potter à l'école des sorciers, vous incarnez Harry (vu de haut) et devez accomplir un certain nombre de quêtes, pour certaines liées à vos cours de magie, pour d'autre liées à l'histoire principale, à savoir découvrir ce qui a été caché à Poudlard et s'assurer que personne ne viendra le voler. Et, pour entraver votre progression, il y aura des monstres que vous devrez combattre.


Ainsi, vous commencez, après une courte introduction narrative, dans le Chemin de Traverse avec pour première mission de vous procurer une baguette magique chez Ollivander. Une fois cela fait, vous êtes équipé pour combattre des monstres (oui, c'est assez soudain et sur ce point la fidélité au roman a été sacrifiée au service de la mécanique principale de jeu).


Les combats contre les monstres, que l'on rencontre un peu partout, se font au tour-par-tour : vous choisissez un sort (ou un objet) puis c'est au tour du ou des ennemi(s). Une fois ces derniers vaincus, vous acquérez de l'expérience ; avec suffisamment d'expérience, vous augmentez de niveau et vos statistiques (c'est-à-dire votre force, votre résistance, votre vitesse et vos points de magie) augmentent également. De plus, indépendamment de votre niveau, utiliser le même sort un certain nombre de fois vous permet d'upgrader ce dernier.


Or utiliser des sorts consomme des points de magie. La stratégie consiste donc à trouver le sort le plus efficace contre chaque monstre puis de varier la puissance du sort pour éliminer le monstre sans gâcher ces précieux points de magie. En cas de nécessité, des potions peuvent vous permettre de récupérer des points de magie (ou de santé).


Par ailleurs, vaincre vos adversaires vous rapportera également de l'argent, que vous pourrez dépenser en potions donc, mais également en équipement (robe de sorcier, chapeau, gants, etc.) qui influenceront vos statistiques.


Le concept est plutôt solide mais je me rappelle avoir pas mal galéré quand j'étais petit. En fait, ce n'est pas si difficile, à condition d'être patient et consciencieux : il ne faut pas hésiter à tout visiter plutôt que de foncer sur les objectifs et veiller à ne pas fuir les combats qui se présentent à vous. Si vous vous écartez de cette règle, la punition prendra la forme de combats obligatoires insurmontables et de longues et pénibles sessions de combats pour se remettre à niveau.



Défauts



La bande-son est correcte sans casser trois pattes à un canard, les thèmes collent dans l'ensemble assez bien à l'atmosphère de mystère et de sorcellerie mais la bande originale du film n'est pas utilisée.


Deux éléments sont également sous-exploités :



  • la collection de cartes des sorciers et sorcières célèbres : on en trouve principalement en fouillant le décor, et une combinaison de certaines cartes permet de déclencher des sorts spéciaux. Mais dans les faits on tombe toujours sur les mêmes cartes et les possibilités sont limitées. Le jeu proposait en fait d'échanger ces cartes avec des amis via le câble Link ; autant dire que, même à l'époque, le système n'a pas dû beaucoup servir.

  • la fabrication de potions : on peut trouver des recettes dans le jeu et, dans les extérieurs de Poudlard, des ingrédients permettant de fabriquer des potions. L'idée est séduisante compte-tenu du prix des potions en magasin. Mais on récupère assez peu d'ingrédients au cour du jeu donc, automatiquement, on n'a guère d'occasions de fabriquer ces potions...


Enfin, le jeu pêche par une certaine lenteur dans les combats (souvenez-vous de Pokémon, c'était du tour-par-tour et pourtant ça allait vite, d'autant que les musiques rendaient le tout épique) et par une navigation dans les menus un peu laborieuse (par exemple, le message « Vous ne pouvez pas utiliser cet objet » est automatiquement suivi d'un retour au menu principal et vous force à revenir dans le menu des objets pour faire un nouvel essai ; c'est un détail mais c'est pénible). Et le bestiaire ne fait pas particulièrement rêver (des rats, des chauves-souris, des araignées, des gnomes, des lutins, des "mini-trolls" dont la couleur varie selon la résistance).



Conclusion



Finalement il ressort que ce Harry Potter à l'école des sorciers est un jeu gentiment médiocre. Ce n'est pas l'adaptation de licence la plus honteuse qu'on ait vu : le système fonctionne, il y a de bonnes idées et – c'est important de le souligner – le scénario est plutôt fidèle au roman (bien davantage que le film). Mais c'est un peu lent et la direction artistique n'est pas exceptionnelle. À réserver à une niche de fans de la licence.

Créée

le 7 nov. 2019

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