"10 heures de perdues"

J'étais prêt à pardonner beaucoup à Heavy Rain.

Oubliées les veilles polémiques sur le gameplay bancal qui aura au moins eu le mérite de me donner envie de rejouer à Vib Ribbon et à Resident Evil 2. J'ai même aimé simuler des gestes du quotidien, créant des routines et synchronisant vie réelle et vie fictive, comme un nouveau genre de transfert émotionnel.

Oubliée la réalisation aux intentions photoréalistes qui fleure bon l'uncanny valley (oui je pense à toi Lauren Winter !!). A noter tout de même une direction artistique cohérente et une musique entêtante qui font honneur au jeu.

Pardonné le doublage français horrible que ce soit dans les intonations ou sur une lipsync défaillante.

Mais de pardon il n'y aura pas concernant le scénario. J'avoue avoir du mal à comprendre comment certains ont pu y voir un atout du jeu.. Est-ce mon playthrough ? C'est déjà difficile de suivre l'histoire à travers 4 protagonistes, mais en plus quand chacun a 2 ou 3 personnalités différentes, ça devient risible. Sans parler des nombreuses incohérences, des faux raccords, des actions sans conséquences (putain mais commence par retourner l'appart avant de te couper un doigt connard, surtout quand ce que tu cherches est juste SOUS TES PIEDS), des clichés par dizaine,... Tout cela démontre une manque de finition, peut être de talent, mais surtout un cynisme difficile à accepter. Et je suis gentil, je ne parlerai pas de la fin et du pire retournement de situation de l'histoire du cinéma et du jeu vidéo confondue.

Alors oui l'ambition était grande et belle, mais le crash n'en est que plus douloureux. Quand on se réclame du haut du panier, de tirer le medium vers le haut en parlant enfin au gamer adulte de 35 ans, on évite de proposer une fanfiction de luxe qui sent bon le narnard des années 80.
Et comme dans ce podcast cinéphile auquel fait référence le titre de cette critique, difficile de ne pas pleurer de rire en repensant aux péripéties inutiles de nos héros une fois la galette remise dans sa boite...