Le metroidvania, ça me parle bien. Pour rappel, ça consiste à vous larguer dans un environnement labyrinthique, sans un iota de pouvoirs, pour explorer, défroquer des boss, récupérer vos atouts et franchir le miroir de l'incompétence.
Comme une Samus ou un Alucard qui s'ignore, le Chevalier est de ces personnages qui vont se perdre dans les vaux et les marais pour gagner un semblant de prestance.
Alors, Hollow Knight, appelons le HK, maintenant au bout d'une dizaine d'heures je vais considérer que l'intimité s'est installée, peut-il remplir son contrat ?
On va jeter le débat tout de suite : non. Clairement pas. Pour un jeu mille fois encensé par les amateurs comme la critique pro, je suis très déçu. Une fois n'est pas coutume, je vais tenter d'exposer pourquoi.
Considérons les choses dans leur ensemble : HK est joli, très joli, ça ne fait aucun doute. Je donne un point d'honneur aux décors, aux environnements qui sont sublimes, d'une touche gothique qui peut facilement envoyer un Castlevania SOTN se rhabiller. Très franchement, je dis ça, et ça me fait presque mal de discréditer - ouh les grands mots - une franchise que j'adule pour un jeu qui sonne aussi creux et vide qu'Hollow Knight - ouch les gros mots.
Cependant, je n'arrive pas, et ce phénomène me minait bien avant que je touche au jeu ; je n'arrive pas à comprendre la liaison entre ce travail sur l'environnement et celui sur les personnages. On dirait une imitation un peu brouillonne de Burton. Selon moi, si l'intention principale du jeu consiste à déranger, à faire peur, à contraindre, à plonger dans une atmosphère cauchemardesque, c'est un échec. Les personnages sont mignons, ils essaient via le sound design ou leurs lignes de dialogues copiées sur le fanmade de Dark Souls, de déranger. Ça ne fonctionne pas. Pas pour moi chemin faisant.
J'ai longuement joué à Don't Starve, et une dizaine d'heures sur HK aura suffi pour me convaincre de la maestria du premier comparée à la tentative du second. Dommage.
Cela, on peut encore passer l'éponge, un jeu reste un jeu. Alors quitte à faire dans la comparaison foireuse, reprenons celle qui se rapproche de Môssieur Miyazaki.
Vous voyez, depuis que le premier Dark Souls est sorti, on a l'impression dans le milieu que ce jeu a réinventé l'eau chaude. Que woah, tous les jeux devraient lui ressembler dorénavant, qu'il faut créer une difficulté factice, substantielle d'un idéal un peu cru d'aborder l'exigence d'exécution sur un nouvel angle. Alors que, les gars, ça n'a rien d'une nouveauté. C'est simplement une... régénération d'un phénomène qui était légion pendant la Troisième et la Quatrième Génération de consoles, merde !
Dark Souls est un très bon jeu, mais il a de nombreux défauts qu'on ne peut ignorer, et qui sont encore ignorés dans les jeux d'aujourd'hui, qui copient tant bien que mal ses très bonnes qualités...
Pour donner une exigence dans votre expérience, HK vous propose un challenge du même tonneau que DkS : mourir vous oblige à redoubler de prudence et récupérer vos atouts en bonne et due forme.
Ok.
Alors : pourquoi le soin met-il autant de temps à se caster, pourquoi est-il aussi onéreux en ressources, pourquoi ne puis-je pas trouver avec efficacité des points sains où me soigner en toute sécurité ?
Je pense qu'il y a un sérieux souci d'équilibrage... non pas du jeu en lui-même, mais des intentions. Pourquoi suis-je passé d'une plutôt bonne expérience, pour les premières heures de jeu, sur les trois premiers boss on va dire... à l'une de mes échauffourées les plus pénibles, horribles, affligeantes que j'ai pu vivre en l'espace de plus de dix ans d'expérience consciente du jeu vidéo ?
L'inertie du Chevalier est infâme, le respawn stupide quand tu tombes dans les pics, l'eau bouillante, les ennemis qui t'attaquent en dehors de l'écran, les masques de collision balbutiants... ce n'est qu'une succession de petites incohérences qui s'amoncellent en un tas putride, une bouillie assez ennuyeuse, quand on y réfléchit.
Je crois comprendre pourquoi HK a pu plaire, ça ne me surprend pas.
Mais je ne comprends pas pourquoi ça a suffi à pardonner toutes ces choses.
C'était une belle tentative, très franchement. Mais je pense que les gars qui ont fait ça ont une sacrée araignée au plafond.
Comme dirait Obélix dans Astérix Légionnaire : j'ai le scarabée.
DIGRESSION DISGRACIEUSE #10
L'AJOUT DISGRACIEUX - AOÛT 2018
Je dois le reconnaître. Ma critique était épicée. Elle l'est toujours,
cela ne change rien. Et je ne veux pas revenir sur ce que j'ai dit,
j'ai parlé de mon expérience du moment, j'ai communiqué un sentiment
fort. Est-il certainement faux, ça j'en suis sûr. En jouant à Hollow
Knight ces derniers jours, en lui redonnant sa chance, je me suis
rendu compte que je l'ai jugé trop âprement. J'ose espérer que nous
aurons d'autres jeux aussi bien fournis et riches de la part de Team
Cherry, j'attends leurs prochaines œuvres avec impatience.
C'était un mauvais départ pour moi, je suis content d'y revenir pour
constater mes erreurs. J'ai toujours quelques soucis avec le saut, et
la vitesse du soin, mais ça ne tient qu'à moi. Je dois être un peu
rouillé !
Je ne modifierai ni ma note - elle n'a pas de sens, c'est personnel
encore une fois - je ne censurerai pas mon propos passé, je tiens à
garder cela comme souvenir. C'est toujours très utile d'avoir un
regard en soi quand vient l'heure de se remettre en question !
Hollow Knight m'a donné le cafard en un temps mais... il est temps de sortir de son cocon.