Hollow knight c'est le premier jeu qui m'a réellement fait me demander si j'étais à la hauteur pour y jouer. La difficulté est telle, que dès le début, j'étais déjà en galère pour battre le premier vrai boss : Hornet. Mais quel boss ! Il y en a tant de géniaux (les dames mantes, le défenseur, le boss final..) À chaque victoire tu as cette petite satisfaction, cette fierté même d'avoir été challengé et d'y être enfin arrivé au prix de multiples essais.
Et des essais il y en aura, tout le temps. Ce jeu t'apprend très vite la patience, la persévérance, et à maîtriser tes déplacements comme jamais. Non seulement tu dois apprendre à ne pas te précipiter, à être rigoureux, mais aussi à étudier attentivement ton adversaire, à réfléchir au meilleur moment où tu dois être offensif ou défensif. Il faut saisir les opportunités... car elles ne sont pas toujours nombreuses. Chaque erreur se paie douloureusement. Bien sûr les charmes sont là pour nous aider. Trouver l'association optimale entre eux peut nous faciliter grandement la vie. Toutefois si un combo fonctionnait très bien dans telle situation, ce ne sera pas forcément le cas dans une autre. Une certaine stratégie s'impose donc, ce qui te permet d'exploiter tout ce que le jeu te donne, essayer des choses, ne pas se reposer sur ses lauriers, et ça c'est plutôt plaisant.
Outre les combats qui sont pour la plupart exigeants, les phases de plateformes peuvent elles aussi s'avérer diablement délicates, jusqu'à donner envie de s'arracher les cheveux (coucou le white palace). Forts sont les passages sensibles, qui demandent de la concentration, un timing au poil près, et une précision quasi chirurgicale de vos sauts, de quoi mettre vos nerfs à vifs. Et là c'est du die and retry pur et dur. Les gens qui ont tenté le sentier de la souffrance, vous êtes des malades !
Il y a pas mal de choses qui font rager dans Hollow Knight : refaire tout le chemin depuis un banc jusqu'à l'arène d'un boss où tu es mort en boucle parce que tu n'arrives pas à le battre ; perdre tous tes geos quand tu meurs, et devoir revenir à l'endroit précis de ta mort pour killer ton fantôme qui lui-même peut te tuer par la même occasion (et tant pis si c'est un endroit de l'enfer où t'en as chié pour y accéder, et que tu aies de fortes chances de mourir de nouveau en chemin avant d'avoir pu récupérer tes geos). Ou encore le fameux hit quand tu touches des pics/épines qui te fait respawn sur la plateforme d'avant (bonheur). La liste est longue... Rien n'est fait pour te faciliter la vie il semblerait, comme le fait de ne pas indiquer par défaut ta position sur la map par exemple...
Au-delà de ces petites choses pénibles, Hollow Knight est vraiment un excellent jeu avec un univers bien à lui. Le lore n'est pas évident à comprendre tant il est ouvert au questionnement, les explications étants rares, mais il est fascinant, riche et profond. Les personnages sont attachants, on a plaisir à les retrouver au détour d'un chemin, à en apprendre plus sur eux au fur à mesure de notre avancement. Chaque dialogue est bien écrit, tout en finesse et subtilité, nous poussant à interpréter chaque détail. La DA est très belle avec ses superbes animations fluides, la bande son une pure merveille (Greenpath écouté en boucle) retranscrivant parfaitement la mélancolie du jeu, la tragédie des personnages et du royaume d'Hallownest. Le jeu finit par nous envoûter, nous rend addict, en nous entraînant toujours plus loin dans ses différentes zones immenses et mystérieuses, et malgré notre frustration face à sa difficulté, on y revient encore et encore, même une fois terminé.
Dire qu'il n'y a que 3 personnes dans la team Cherry, le travail réalisé là est juste incroyable. Maintenant il ne reste plus qu'à attendre Silksong, non pas avec patience mais impatience.