Après avoir porté une saga de FPS console sympathiques mais pas transcendants, Guerilla Games se lance enfin dans une nouvelle IP avec la bénédiction de son éditeur de cœur depuis maintenant près de 13 ans.
Véritable vitrine technique du studio hollandais, qui a toujours brillé dans l'utilisation d'un hardware limité pour produire des rendus de haute volée, Horizon c'est avant tout une petite baffe dans le visage. Que l'on joue sur PS4 (1080p) ou Pro (4K), le travail artistique et technique en met plein la vue. Solidement ancré dans ses 30 fps, la PS4 semble cracher ses tripes au prix d'une ventilation excessive qui pourrait faire passer le décollage d'un Mirage 2000 pour un pet de drosophile.
Mais contrairement aux bonnes vieilles habitudes du studio, à savoir nous proposer une couche de gameplay générique sur l'habillage rutilant, Guerilla a mis les petit plats dans les grands. À mi-chemin entre un Far Cry à la troisième personne et un soupçon de Monster Hunter, le jeu propose de dézinguer une faune mécanique haute en couleur et riche en design avec un gameplay aux petits oignons, lors de scènes de chasse de grande intensité. Pour peu que vous adoptiez les niveaux de difficulté supérieurs, la tendance proie/chasseur aura bien fait de se renverser, ce qui vous laissera de mémorables affrontements dont l’âpreté parvient finalement à faire tout le sel du jeu.
Malheureusement, passé ces deux très bons points, le reste de l'expérience se révèle rapidement être en demi-teinte. Commençons par l'histoire principale, très prometteuse mais sabordée par une narration passable : quelle déception de voir un thème si intéressant et un scénario ambitieux plombé par une avalanche de cutscenes moches et mal rythmée diluant le propos dans des élucubrations que ne renieraient pas les feux de l'amour.
Autre gros reproches : les combats contre les humains qui prennent le contre-pied total des affrontements mécaniques, réussissant à être à la fois inintéressants et mal branlés. Manque de bol : plus on avance dans la trame et plus ces purges se répètent, rien ne parvient réellement à sauver le joueur de l'ennui.
Alors franchement, si je peux me permettre un conseil : picorez l'aventure principale, faites les défis de chasse et des quêtes secondaires, amusez-vous autant que vous le pouvez puis lâchez le jeu quand la lassitude se pointe.
N'insistez pas, vous allez le regretter. En jouant comme ça vous profiterez de 20 heures de jeu vraiment très plaisantes à écumer la carte et à livrer des combats dantesques, ne gâchez pas votre temps en vous acharnant sur la quête principale, ça n'en vaut clairement pas la peine.
Au-delà de ces considération, Guerilla Games nous prouve aujourd'hui qu'ils sont capable de se lancer dans des projets ambitieux et différents, je leur souhaite de poursuivre dans cette voie et de créer de nouveau un vent de fraîcheur dans un catalogue first party qui commence à sentir le renfermé.