Cela fait déjà 4 années que le premier épisode de "Horror Tales" titré sobrement "The Wine", est sorti. Il se révéla assez bon dans l’ensemble. Ce qui nous amène aujourd’hui en 2024, avec ce second opus "Horror Tales : The Beggar". L’histoire se passe plus de 200 ans après le premier opus, dans un monde futuriste post-épidémique. Changement de ton quasi-radical, mais surtout changement de décors aussi et surtout. Et pas pour le mieux, puisque l'esthétique de The Wine était bien plus inspirée et coquette que dans The Beggar.
D'ailleurs c’est un peu plus austère que ne le fut son grand frère ; l’introduction est très vite expédiée via une courte cutscene pas très compréhensible. Immédiatement ensuite on se retrouve directement propulsé dans l’aventure (tutoriel inclu), en incarnant un personnage (visiblement The Beggar, le mendiant, le gueux) dont on ignore tout. En tous les cas au début, car ensuite plus on avance et plus le scénario par le biais d’une narration somme toute ultra classique (les sempiternels logs), distille du lore ici et là. Ainsi on comprend mieux d’ailleurs les origines de la grande épidémie qui fit rage dans le premier opus. On raccroche les wagons plus ou moins comme on peut j'ai envie de dire.
Ce qui est à noter de positif déjà c’est que malgré son pedigree de Walk Sim, "The Beggar" propose du gameplay via un protagoniste doué d’habilités et de capacités diverses et variées. Un peu comme dans un ImmSim toute proportion gardée. Mais la techno basée sur la manipulation du temps et de la météo est vraiment bluffant et les transitions sont tout aussi travaillées. Mais le problème c'est que c'est très sous exploité. La physique aussi fait le taf bien que Carlos Coronado (le solo dev) ne pousse pas l’UE5 dans ses retranchements, ce qui est vraiment dommage.
Cependant à l’usage l’UE5 est loin d’être une claque visuelle (et ça devient récurrent), comme promis avec la démo "The Matrix", mais comme dit ci-dessus il fait le travail et il tourne bien. Encore une fois, sûrement l’esthétique qui n’est pas très inspirée, ce qui rend les graphismes assez quelconques et fades. Quant au sound design, quelques bizarreries, mais dans l’ensemble rien à signaler. On est dans les standards acceptables mais là encore un effort aurait pu être fait.
Par contre en vrac quelques trucs qui fâchent vraiment ; pas de localisation VOSTFR alors que le premier opus était localisé, des choix de mapping pas très intuitifs. Mettre tout sur le même click ce n’est pas très fonctionnel. Le fait de ne pas pouvoir courir en actionnant la lumière, ou encore l’impossibilité d’utiliser ses capacité quand on court. Un tas de petites choses en termes de game design parfois douteux viennent entacher l'expérience de jeu. Les passages de niveaux qui "cut" sur un fond noir, après une courte séquence qui n’a aucun intérêt (on traverse un décor sans but) et donc on enchaine sans trop de cohérence sur la suite de l’aventure. Tout cela donne un goût très artificiel au level design. D’ailleurs un level design vraiment timorée, pourtant Carlos tient avec son jeu, matière à faire des trucs de dingue avec sa physique, son système et ses puzzle games.
Finalement on a un goût de jeu pas très fini dans sa réalisation. Oui, cela reste un assez bon jeu dans l’ensemble mais certainement pas une bonne suite. De plus le scénario est globalement moins bon, moins intéressant, voire plus abscons, sans parler du final en eau de boudin. Et puis le fait que la durée de vie soit vraiment si courte n’aide en rien à se plonger dans l’univers proposé. Un Walk Sim raisonnablement tient dans une fourchette de 4 à 5h. Ici on est à peine sur 1h30. Pourtant je ne relève jamais ce genre de chose dans un jeu, mais ici c’est quand même un gros problème. Mais souvenons-nous que Carlos a été seul aux commandes, et qu'une suite prochaine viendra sûrement relever le niveau.