Bon, ce jeu m'avait fait de l’œil à l'époque de la PS2 sans que j'y puisse y jouer. C'était beau, la proposition était originale et la presse en parlait beaucoup. Là, avec le PS+ et le catalogue de jeux anciens, je vois qu'il est dispo en version HD (en streaming) et je me lance avant de faire les autres jeux de Fumito Ueda, jeux tout aussi cultes que ce premier opus.
Le jeu :
On incarne Ico, un petit bonhomme avec des cornes qui désire s'échapper d'un destin qui s'annonce tragique, aux côtés de Yorda, une jeune fille énigmatique un peu pâlotte qu'il prendra sous son aile.
Premières impressions : c'est effectivement assez beau pour l'époque. Mais bizarrement, je m'attendais à un peu mieux (peut-être mes souvenirs ou l'idéalisation que je m'en faisais). Là, les textures sont peut-être améliorées mais j'ai trouvé que soit, ça brille trop, soit c'est trop sombre. Et justement, parfois, tout n'est pas très visible. J'ai d'ailleurs mis du temps à trouver une porte située dans l'ombre à un moment donné, ce qui m'a valu d'être bloqué et de devoir regardé une soluce. Ce qui m'a particulièrement marqué, c'est le décor grandiose, tout en verticalité. On se surprend à regarder les lieux plusieurs fois (même si l'usage de la caméra n'est pas optimal). Cette forteresse est vraiment immense. Et elle demande de vrais réflexes pour se situer et se mouvoir. Franchement, on peut vite s'y perdre (ou perdre Yorda) et j'ai du consulter des vidéos pour certains passages.
Côté gameplay, ce jeu fait son âge. Qu'est-ce que j'ai pu rager sur les phases de plateforme où il faut être assez précis sous peine de sauter dans le vide ! Et du coup, on recommence assez loin car à l'époque, il fallait atteindre des points de sauvegarde, représentés ici par des canapés où les deux protagonistes doivent s'asseoir. D'ailleurs, pour l'anecdote, j'ai raté le premier et j'ai perdu l'avancement de mon premier run, ne connaissant pas ce mécanisme original de sauvegarde. C'est assez frustrant et ça prend un peu trop d'attention à mon goût car je n'ai jamais autant attendu un canapé de ma vie...Au début, j'ai failli ne pas poursuivre le jeu pour l'imprécision de ces contrôles mais on s'habitue.
Mais un des points les plus marquants de ce gameplay, c'est la relation entre Ico et Yorda, via ce fameux bouton qui permet de tisser une vraie relation entre les deux. Prendre Yorda par la main a été une sensation magnifique dont je me souviendrais longtemps (dont les vibrations au rythme des pulsations cardiaques). On s'attache réellement à cette fille et
la phase de séparation temporaire sur le pont est un vrai déchirement. On n'a qu'une hâte : la retrouver.
On ressent vraiment la fragilité de Yorda. Ses animations sont réellement bien faites (même si on a l'impression qu'on va lui arracher le bras à chaque fois qu'on la prend par la main). Globalement, son IA est bien paramétrée. On a seulement quelques moments où on râle sur elle car elle est trop lente par exemple (les montées d’échelle !).
Les combats sont également assez fastidieux, et n'apportent pas grand chose, à part mal au pouce à force d'appuyer continuellement sur la touche Carré. En effet, au début, Ico n'a qu'un petit bâton et les ennemis sont beaucoup plus forts et nombreux. Il faut leur taper dessus sans discontinuer, tout en faisant attention à ce qu’ils n'emmènent pas Yorda dans l'ombre. J'ai d'ailleurs tenté de les éviter au maximum par la suite.
Un peu déçu par le boss de fin aussi.
Concernant la durée de vie, certes, ce n'est pas très long (je l'ai terminé en 5h, peut-être 6 en comptant les die and retry) mais l'expérience prend le pas sur cet aspect. Après, en toute honnêteté, j'étais content de ne plus devoir manipuler le personnage avec ces mouvements rigides et imprécis. Par contre, une fois le jeu fini, on peut le refaire mais cette fois-ci, avec les sous-titres en français quand Yorda parle...mais franchement, est-ce bien suffisant pour refaire le jeu ? Pour ma part, c'est un non. Idem pour les trophées (finir le jeu en moins de 2h, ou sans jamais mourir...non merci !).
Conclusion
Au final, je suis assez content d'avoir fini ce jeu qui a marqué l'histoire. Et même en 2023. Belle satisfaction, car j'ai été embarqué par l'histoire, cette relation poétique entre Ico et Yorda que je n'oublierai pas de si tôt (et accompagné par de trop peu nombreux morceaux de musique), mais mon expérience a également été très frustrante sur certaines phases de plateforme. C'est dommage car ce jeu mérite vraiment le détour, mais je comprendrais que la maniabilité puisse en refroidir certains de nos jours.