Bienvenue dans iconoclasts ! Son pixel-art tout mignon, ses couleurs chaudes et la musique joyeuse et légère de son début d’aventure que l’on explore par une belle matinée de printemps ou brille le soleil, ou résonne la joie de vivre et l’ivresse de l’aventure !
Pendant 5 minutes.
Après c’est la police secrète, les meurtres, la vendetta, une théocratie autoritaire, le tout sous fond de crises mondiale des ressources. Iconoclasts vient de vous en coller un à l’estomac et vous allez en redemander.
Pour tout ceux qui sortirait d’un autre metroidvania, genre qui a le vent en poupe, iconoclasts ne se distingue ni par le côte organique de son exploration ni par la liberté offerte par ses mécanismes de plateformers, mais bien par l’histoire qui nous est contée cutscène après cutscène à un rythme soutenu tout au long de l’exploration.
A l’opposé d’un Hollow knight par exemple, le jeu est très bavard, mais jamais barbant, chaque dialogue est l’occasion d’en apprendre plus, sur le monde, sur les forces en présence ou sur les personnages. Et l’ont fini vite par s’immerger dans cet univers qui prend vie ligne après ligne, écran après écran de manière très évidente.
A l’écran vous contrôlez donc Robin, une jeune mécanicienne (illégale) dans un monde ou l’église régule impitoyablement les activités de chacun et où vous vous en doutez l’hérésie est punie de mort.
Evidemment, un élément déclencheur va venir mettre fin à son existence paisible dans une colonie campagnarde et la catapulter droit dans la ligne de mire du système avec un ensemble de personnages à la personnalité propre et surtout aux idiosyncrasies bien amochées.
Et ce cast de personnages (robin remplissant le rôle du protagoniste presque muet) rend l’aventure d’iconoclasts particulièrement palpitante. Car ils sont délicieusement dysfonctionnel. Chacun à leur manière on apprendra ce que leur à coûté le rouleur compresseur du système, et leurs bagages de faiblesses les poursuit tout au long de l’histoire souvent au détriment de la coopération de leur petit groupe de résistant. Le scénario ne se privera pas non plus d’appuyer là ou ça fait mal y compris chez les antagonistes, qui derrière leur charisme ecclésiastique sont tout aussi propices aux troubles de la personnalité. On pense notamment à un certain personnage qui dispose de presque autant de temps de cutscènes que notre groupe de héros.
Le gameplay quand à lui n’a en premier lieu rien d’extraordinaire mais est irréprochable en terme de précision. Robin court, saute, frappe avec sa clef à molette et tire avec son stun-gun. Son outil lui permet aussi d’activer des mécanismes qui lui permettent d’ouvrir des portes, actionner des leviers, contrôller des machines et j’en passe. Là ou l’on va s’amuser c’est que beaucoup d’environnements sont pensés comme autant de petites énigmes à la zelda. Ou vous utiliserez certains power-up pour résoudre des puzzles à grand coup de timing, d’acrobaties et d’écrous à resserrer.
L’aventure est aussi riche en boss qui se séparent en deux catégories : Ceux qu’on frappe jusqu’à ce qu’ils arrêtent de bouger et ceux où l’on effectue un certain nombre de manipulations pour révéler leur point faibles puis qu’on frappe jusqu’a ‘à ce qu’ils arrêtent de bouger.
A noter une particularité propre à iconoclasts pour les combats. Il n’existe aucun mécanisme de soin prévu pour robin, hormis quelques orbes de pv que laissent tomber les ennemis. Le jeu en lui-même n’est pas très exigeant ( la difficulté est changeable à tout moment dans les menus) mais la tension apportée aux combats par cette absence de sécurité est bienvenue.
Si comme moi vous êtes du genre pressé le jeu n’est pas long, 10 à 15 heures suffiront pour en voir le bout. Mais ce sont 15h haletantes qui vous attendent, sans farming ni environnement creux à traverser.
Pour agrémenter l’aventure, les thèmes musicaux vont du sympathique pour les personnages au très punchy pour les boss clé de l’histoire avec quelques thèmes qui sortent du lot (moonlight, jet black, machines par exemple attention au spoil si vous les écoutez).
En résumé : Vous vous sentez d’humeur farouchement anticléricale ? Vous avez envie de tataner des robots, des soldats, d’iconoclaster™ des surhommes et tout ce que le destin balance en travers de votre chemin. Mais surtout vous avez envie de voir comment on change le monde à grand coup de clé à molette ? Alors n’hésitez pas, iconoclasts est un plateformer solide qui vous motivera tout au long de l’aventure grâce à un scénario bien écrit, des musiques engageantes et un pixel-art de haute qualité. Bref un petit bijou, en ivoire.