Troisième jeu de la Summer Arcade (et peut-être dernier pour moi, n'ayant pas Kinect et le Cold War me tente pas plus que ça), Shadow Planet (on va raccourcir, sinon, c'est un peu lourd) est un des plus attendus. Crée par Michel Gagné entre autres, animateur de Pixar de son état (les séquences de goûts dans Ratatouille, c'est lui!), le jeu propose un univers tout en 2D est franchement enchanteur.
Contrairement à ce que l'on peut penser, Shadow Planet propose une aventure à la Metroïd ou Shadow Complex. En gros, toute la carte est exploitable, mais certains passages sont bloqués par des mécanismes accessible via des outils que l'on récupère dans le jeu. Vous dirigez une petite soucoupe volante qui se retrouve sur cette planète infestée par une faune et une flore étrange, et devez aller au fin fond de la planète pour découvrir de quoi il en retourne. Le jeu est incroyablement beau, pour peu qu'on aime le style. Ça fait d'abord penser à Limbo dans sa manière de gérer le parallax, mais au fur et à mesure, il possède une véritable patte, à base de couleur bien pensés et une homogénéité assez exemplaire en termes de teintes. Tout le jeu propose une palettes de couleurs claires qui permet au joueur de se repérer immédiatement. Les outils utilisés répondent à un type de teintes précises (le violet pour le rayon tracteur, le rouge pour les ennemis et les armes plus agressives...), ce qui fait qu'on comprend très vite quand une bestiole vous veut du mal.
Ce qui m'a réellement impressionné, c'est cette gestion du microcosme, cette vie qui grouille de partout et qui donne l'impression de pénétrer au coeur d'un être vivant, avec ses mécanismes de décharges ou ces machines qui aspirent de l'air. On a l'impression d'évoluer dans un monde en constante évolution qui bouge dans un cycle de survie. Les mondes traversés sont variés, et vont d'un monde de grottes ou sous-marin, à un monde de glace ou de mécaniques. Tous les mondes possèdent une couleur prédominante qui lui est propre et permet de se repérer immédiatement dans la carte. Evidemment, on trouve beaucoup de recoins cachés où se trouvent des bonus ou des améliorations, ou encore des artefacts pour découvrir comment la vie a grandi sur la planète.
Niveau gameplay, c'est du tout bon. On trouve le tir de base améliorable, une scie circulaire scie circulaire que ça qui permet de déblayer le terrain, une pince pour attraper bon nombre de choses ou encore un laser à faire rebondir sur des miroirs. Les quatres touches de droites peuvent être attribués comme raccourcis, ce qui est fort pratique. Niveau déplacement, un joystick pour diriger, un autre pour diriger le tir, ce qui permet des déplacements plutôt précis, sans compter une gestion de l'inertie du vaisseau vraiment bien fichu et des tonnes d'idées de gameplay bienvenue et jouant allègrement avec le côté 2D du jeu. Je pense par exemple dans le monde mécanique, où certains passages ne seront accessibles qu'en tournant le monde à 90°. Ce qui fait que la petite soucoupe pourra passer dans un passage en longueur, qu'il ne pouvait pas passer en largeur. On notera des petits énigmes à bases de laser digne de Zelda ou encore des passages où vous devrez téléguider un missile dans des étroits tunnels sans toucher les bords.
[SPOILER DERNIER MONDE]
Bref, un sans-faute, jusqu'à ce que j'arrive dans le dernier monde, qui est particulièrement infect. Dans le noir complet, on doit se trimballer durant tout le niveau une lanterne qui éclaire faiblement afin de la charger en électricité pour pouvoir continuer son chemin. On ajoute aussi des bestioles en nombres (que l'on peut tuer seulement en lâchant la lanterne, vu qu'on la prend avec la pince), des créatures qui vous attaque si vous vous éloignez de la lumière et une sorte de calamar qui vous suit pendant TOUT le niveau pour essayer de choper la lanterne. Le passage est beaucoup trop long (ça dure tout le niveau) et je n'ai pris aucun plaisir à le parcourir tellement toutes les choses cités ci-dessus étaient plutôt énervantes. Un gros soulagement une fois le monde terminée et un "je n'y retournerais pas" de remerciement. Certes, des joueurs vont peut-être apprécier l'idée, perso, j'ai trouvé ça trop long et mal fichu, surtout comparé à tout ce qu'il y a avant qui est vraiment excellent.
[SPOILER DERNIER MONDE]
Reste les boss, très bien pensés, et dont certains pourront donner un peu de fil à retordre (mais rien de bien méchant). En ce qui concerne la durée de vie, c'est assez court, à peu près quatre heures de jeu, mais quatre heures vraiment bien rempli qui m'ont amplement suffi. Il y a un mode multijoueur disponible, la course à la lanterne (le truc que vous trimballez dans le niveau tout noir), qui demande à quatre joueurs d'évoluer dans le tunnel avec sa lanterne, poursuivi par un monstre à tentacule et avec le maximum d'obstacles. Si toutes les lanternes sont cassés (on peut se les passer comme on veut, et il y a des points de respawn), c'est fini. C'est assez balèze et force la coopération, et c'est plutôt bien fichus, surtout qu'on croise des ennemis inconnus du mode solo.
Shadow Planet, c'est un petit bijou qui rejoint très facilement les grands jeux du XBLA, qui aurait pu être parmi mes jeux préférés, si le dernier monde ne m'avait pas laissé un arrière goût amer. Mais tout le reste est tellement bon, qu'on peut lui pardonner, grâce à son univers génial et son visuel détonnant, allié à un gameplay riche et fun.