On ne peut pas dire que Iron Harvest ( La Récolte du Fer ) innove particulièrement en matière de mécaniques de jeu, ou de poncifs sur le déroulé des missions ; gestion d'unité, 2 ressources à sécuriser, un plafond de population, diverses unités de différentes spécialités ( infanterie, cavalerie motorisée, artillerie, blindés lourds/légers etc ), et des missions classiques que sont, pour chaque campagne : prise en main, assauts, défense, une séquence d'infiltration avec une ou deux unités, avant des missions d'assaut "finales" qui enchaînent sur un évènement majeur de l'histoire. Bon.
Là où Iron Harvest gagne ses points, c'est sur son univers et son visuel, soyons clairs.
Iron Harvest s'inscrit dans l'univers du jeu de plateau Scythe ( la Faucille ) que j'ai eu le loisir de soutenir sur Kickstarter ( sans recevoir le jeu, c'était un petit soutien ) découvert après une exposition des oeuvres de Jakub Rozalski au musée Naïa de Rochefort-en-Terre ( ses oeuvres sont magnifiques, c'est la symbiose entre l'Angélus de Millet et des mécas de Dishonored ). Le contexte est une Eurasie en proie aux querelle de l'Europe centrale autour de nations renommées ( la Prusse devient Saxonie, la Pologne devient Polonia, et l'Empire Russe devient le Rusviet ) qui ont bénéficié de l'inventivité de Nikola Tesla, inventeur serbe qu'on connait bien de nos jours, et central dans tout l'imaginaire Steampunk.
C'est donc à l'écran une orgie de mécas sales, rouillés, qui respirent la graisse de moteur ( serbo-moteur ? ) et l'envirronement industriel et brutaliste des villes reconverties en QG avancés de campagne de 14-18. Le terrain est boueux, on construit des bunkers, on fait pleuvoir les mortiers sur l'ennemi qui monte à l'assaut au lance-flamme : bref, c'est un beau bordel, tout en PBR et géré par Unity dans un résultat visuel très convaincant.
Loin des studios gigantesques qui servent des JSTR, on sent une petite équipe professionnelle essentiellement passionnée. Les doublages sont, par défaut, assurés en langue natale ( Allemand / Polonais / Russe ) mais les acteurs slaves n'ont pas ces timbres et ces différences d'intonation qu'on a d'habitude sur des doublages anglais ou français ( ceux-ci étant disponibles, mais hélas par de grandes factures non plus ) l'interface est claire, et rompt avec une certaine "modernité" dans l'interface pour renouer avec un style un peu plus vieillot mais qui est efficace ( avec l'usage de fontes avec seriff par exemple, mode disparue depuis Warcraft 3 si je ne m'abuse ).
Seul bémol visible, les cinématiques inter-missions qui sont réalisées avec les éléments du jeu, et qui, de près... font vraiment très bas de gamme.