Au moins, ils auront essayé d'être drôles.
L'explosion constante du jeu vidéo indépendant est devenue ces derniers temps assez ambiguë. Elle repose sur la mode et non pas sur la qualité intrinsèque du jeu proposé. Malgré tous ses aspects positifs cette diversification du marché vidéoludique s'accompagne aussi de titres comme Jazzpunk qui ont décidé de faire l'impasse sur l'aspect gameplay afin de tenter d'être drôle. Voilà une notion qui peut surprendre, un jeu qui évite volontairement d'en être un dans le but d'amuser son utilisateur avec plus ou moins de succès. Avec un peu d'imagination, le critique peut comprendre : Jazzpunk est une œuvre de jeunesse réalisée par une équipe réduite de deux personnes qui en sont ici à leurs premières passes d'armes dans le métier. Il est parfaitement compréhensible que Luis Hernandez et Jess Brouse de Necrophone Games ne sont pas encore au niveau nécessaire à tenter de concurrencer qui que ce soit dans le domaine du gameplay. Ce qui leur laisse donc en main la carte parfois dangereuse à jouer de l'humour.
L'humour - tel qu'ici envisagé - n'en est malheureusement pas. Il faudra se contenter d'un enchaînement malhabile de gags visuels et de références tirées d'autres médias et enchevêtrées pêle-mêle dans un univers aux graphismes indigents et à la musique faite maison. C'est sans-doute la seule qualité de ce titre, il est touchant par son incapacité à faire correctement l'élémentaire. Bouger dans un monde tridimensionnel en vue subjective est ici assez déplaisant. La caméra? Flottante dans le mauvais sens du terme. Body-awareness? Faut pas rêver. Du gameplay? Oh, quelques parodies mal foutues de titres qui eux avaient de vraies idées. Rien d'exceptionnel ici que ce soit par la facture ou par l'idée. Juste un hommage pour hipster d'une époque à peine révolue, c'est ça Jazzpunk. Et c'est tellement indigent que cela en est parfois charmant; mais cela ne fait en rien un bon jeu vidéo.